CHAPITRE II. - PRE-TEXTES DE RUPTURE
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"La révolte est la loi vive du génie."
Mont de Piété signale un fort changement d'orientation poétique. L'année de parution du recueil voit la mort de Jacques Vaché et les premières expériences d'écriture automatique qui constitueront Les champs magnétiques, le premier ouvrage surréaliste. Les trois chapitres initiaux paraissent dans les numéros d'octobre et décembre de la revue Littérature, créée au printemps (celui de "Façon" ?) par Aragon, Soupault et Breton. Ce dernier trimestre correspond également à l'adhésion des jeunes parisiens au mouvement Dada; le groupe s'agrandit; les noms de Tzara, Ribemont-Dessaignes, Picabia, Max Ernst complètent désormais le sommaire des premières livraisons de la revue en 1920. Jusqu'alors "de très bonne compagnie(18)", recueillant entre autres les contributions de Gide, Valéry, Fargue, Salmon, Max Jacob, Reverdy, Cendrars, Morand et Giraudoux, Littérature devient l'organe dadaïste à Paris et rompt, définitivement semble-t-il, avec la génération symboliste. Parallèlement aux manifestations scandaleuses de Dada, Breton et ses amis entrent dans la période des sommeils, initiée par Crevel. La richesse poétique qu'ils y découvrent, associée à la pratique de l'automatisme, s'adapte assez mal au nihilisme de Tzara. En février 1922, le travail systématique du négatif a assez duré pour le futur fondateur du Surréalisme qui appelle à la réunion d'un "Congrès international pour la détermination des directives et la défense de l'esprit moderne(19)". C'est un échec. Littérature, dont les livraisons s'étaient interrompues après le compte rendu du "Procès Barrès" en août 1920, reparaît alors avec de nouveaux noms (Desnos, Vitrac, Morise) dans un format nouveau et sous la direction de Soupault et Breton. Les numéros 2 à 5 de la nouvelle série procèdent à la liquidation de Dada. Mais, au début de 1923, les liens se distendent à l'intérieur du groupe. Desnos supporte mal l'arrêt des expériences de sommeil; Aragon est critiqué pour avoir accepté de rejoindre la rédaction de l'hebdomadaire Paris-Journal de Jacques Hébertot; Soupault s'éloigne de plus en plus pour se consacrer à ses condamnables activités de journaliste et de romancier; Crevel a rejoint Tzara. C'est dans ce contexte d'intense démoralisation et de doutes quant à l'avenir que Breton confie à Vitrac son intention de ne plus écrire(20). En juillet, pourtant, il compose quelques-uns des plus beaux poèmes de Clair de Terre, son prochain recueil qu'il achève en vacances à Lorient durant le mois d'août.
***
Profitant de son séjour en Bretagne, il écrit, le 1er septembre, à Saint-Pol-Roux pour lui demander un rendez-vous. Dans sa lettre, le directeur de Littérature assure le Magnifique de sa plus "profonde admiration" et lui signifie sa volonté d'écrire sur lui "le premier article de réparation, lequel trouverait place dans le second volume de [son] livre : Les Pas perdus, qui va paraître à la Nouvelle Revue Française(21)". La rencontre a lieu le 7 dans le manoir de Camaret. Nous n'avons que peu d'indications sur la teneur de la conversation, en dehors de celles fournies par Breton dans sa deuxième lettre, datée du 18 septembre. Le jeune poète y regrette sa réserve : "Le malheur est que j'ai trop conscience de certaines barrières et que, désireux de préserver nos premiers rapports, cette heure pour moi sans prix, et ce qui pouvait s'y introduire de factice, je ne me livrais pas assez"; revient sur le sort fait à son aîné : "j'ai été profondément remué par tout ce que vous m'avez dit, révolté aussi par ce que vous m'avez tu : cette fatalité sur vous, la lâcheté de vos amis"; et, après avoir réitéré, avec ferveur, sa proposition de service, il demande au poète de Camaret d'accepter la dédicace qui doit ouvrir le recueil à paraître "dans une quinzaine de jours" :
Au grand poèteSAINT-POL-ROUXA ceux qui comme luis'offrentLE MAGNIFIQUEplaisir de se faire oublier(22)
A partir de cette date, Saint-Pol-Roux entre explicitement et de son vivant dans le panthéon surréaliste. Alors que son nom ne figurait pas dans la liste des personnalités notées de -25 à +20 par les collaborateurs dadaïstes de Littérature, il trouve place dans la double page, intitulée "ERUTARETTIL(23)", de la livraison du 15 octobre 1923.
Saint-Pol-Roux s'y voit entouré, en haut par Lautréamont, en bas par Fantomas, à gauche par Ghil et Louys, à droite par Péladan, et non loin de Rimbaud, Vaché, Apollinaire, Nouveau, Jarry, Maeterlinck, Roussel et Reverdy. Des auteurs symbolistes qui y apparaissent - en plus de ceux déjà mentionnés, citons Huysmans et remarquons l'absence de Mallarmé -, le nom du Magnifique se détache par la taille et la police de caractères utilisée qui l'apparente, entre autres, à Cros, Reverdy, Borel, Nerval, Roussel, Radcliffe et Laclos. Cette liste, qui compte soixante et onze noms de poètes, philosophes, romanciers, alchimistes ou personnages de fiction, élabore, un an avant le Manifeste, le premier arbre généalogique du Surréalisme. Ce qui unit tous ces auteurs ou titres, c'est leur capacité à prendre poétique à contresens la littérature, à en brouiller les règles du jeu, les niant peut-être, pour accéder à une nouvelle réalité. Cette reconnaissance d'une ascendance poétique, aux nombreuses ramifications, appelle un élan positif et annonce déjà une reconstruction prochaine sur les cendres littéraires de Dada.
Tel est le sens du dernier "numéro démoralisant" de la revue Littérature qui paraît, huit mois après le précédent, en juin 1924. Au sommaire, des fragments d'Un coeur sous une soutane de Rimbaud, un poème d'Apollinaire, des articles de Vitrac, Desnos et Baron, le "Carnet" d'André Breton, une "lettre à Francis Vielé-Griffin sur la destinée de l'homme" d'Aragon et, pour finir, un court texte de la rédaction - mais qui selon Henri Béhar serait du seul Breton - intitulé "Nouveauté". Dans ce bref paragraphe, les futurs surréalistes exposent leur décision de délaisser la critique, jugée insignifiante :
"Comme un certain nombre des modes de l'activité humaine, la critique a cessé de nous intéresser : elle est trop bête. Nous renvoyons donc nos lecteurs, comme tu dis, au comptoir de l'épicerie (Revue universelle, Revue hebdomadaire, N.R.F., Le Temps, Le Figaro, etc...). Nous nous bornerons désormais à publier quelques extraits des livres et de la conversation de nos contemporains les plus remarquables, aussi bien que des personnages qui ont su par eux-mêmes ou par la bonne volonté d'un éditeur garder au-delà de la mort un semblant d'actualité.(24)"
Et les extraits qui suivaient ce préambule étaient signés Gauguin, Sade, Delteil, Soupault, Rabbe et Saint-Pol-Roux. De ce dernier, Breton reproduisait un passage de la lettre que le Magnifique lui avait adressée, et dont j'ai précédemment cité le brouillon publié par Rougerie. L'extrait présente certaines différences avec ce dernier :
"SAINT-POL-ROUX : "C'est la crainte et l'amour de la Beauté, les deux servantes qui firent mes malles, voilà 30 ans. Ayant élu le long silence, je ne saurais être un envieux, et j'accepte ma modeste destinée... Laissez-moi regagner cette solitude où je vins creuser jusqu'à l'os, bien avant le silex et l'ambre. Voyez-vous, nous sommes les prisonniers de la Raison. La Belle à délivrer, c'est l'Imagination : grande reine du Monde. Elle est la géniale Aventure, dont la Raison est le corps-mort."
La lettre de Saint-Pol-Roux rejoint les autres extraits proposés en ce qu'elle postule une certaine attitude littéraire, libre et peu soucieuse de la critique raisonnante. Elle manifeste également le choix devant lequel se trouvent alors les jeunes écrivains parisiens de Littérature : le silence ou l'aventure poétique.
***
Un mois plus tôt, le recueil Clair de Terre exprimait déjà cette tension. Les textes qui le composent, de formes variées, font probablement partie des plus beaux que Breton ait écrits. On l'a vu, la dédicace à Saint-Pol-Roux inaugure l'ouvrage. Loin d'être anodine ou circonstancielle, adressée à son unique destinataire, elle traduit le sentiment profond de son auteur et de ses amis, désireux de s'offrir "le magnifique plaisir de se faire oublier". A l'autre bout du recueil, lui répond le court poème "A Rrose Sélavy(25)", avec en épigraphe le titre de l'article de Vitrac paru dans le Journal du Peuple en avril 1923 : "André Breton n'écrira plus"; ce dernier poème, en réalité un seul alexandrin - "j'ai quitté mes effets, / mes beaux effets de neige !" -, exprime un renoncement à l'artifice littéraire, tout en l'utilisant ironiquement, et promet l'adoption d'une attitude nouvelle. "C'est comme une invitation à l'espérance(26)" remarqua Saint-Pol-Roux dans une lettre du 29 décembre 1923. Car, finalement, ce n'est pas le silence qui a été choisi, mais bien l'aventure poétique qui doit mener à la libération de l'imagination. Aussi, Clair de Terre se compose-t-il de cinq récits de rêves, d'une page d'annuaire recensant tous les Breton de Paris moins l'auteur, sans doute à chercher ailleurs, de proses et de poèmes automatiques. Si le nom n'est pas encore trouvé, lors de la parution du recueil, il n'en reste pas moins que la poésie qui s'y fait jour est surréaliste, et rompt totalement avec le dadaïsme.
En outre, écrit, en grande partie à Lorient, alors même que Breton éprouve le désir de rencontrer son aîné, il n'est pas impossible que Clair de Terre se souvienne de la poésie du Magnifique. A l'époque Dada, les proches du directeur de Littérature voyaient d'un mauvais oeil son admiration pour le poète de Camaret; Picabia, notamment, qui déclara : "Saint-Pol-Roux, j'ai horreur de tout ce qu'il a pu faire et il a eu raison de foutre le camp en Bretagne(27)". Mais certaines déclarations du poète, faites deux ans plus tôt, avaient annoncé, sur un ton amusé, le danger de pétrification qu'encourait le mouvement de Tzara. En novembre 1920, L'Esprit nouveau avait lancé, à la fin de son deuxième numéro, l'enquête : "Faut-il brûler le Louvre ?", à laquelle s'ajouta, en mars 1921, la question posée dans le numéro 15 de La Revue de l'Epoque : "Faut-il fusiller les dadaïstes ?". Saint-Pol-Roux fit d'une pierre deux coups et répondit, avec un humour proche de celui des dadas eux-mêmes : "Ne pas fusiller Louvre / Ni brûler Dada / Car Dada est dans Louvre / Et Louvre dans Dada.(28)" Il serait cependant trop simple de ne voir dans cette réponse qu'une plaisanterie astucieuse. Sous l'aspect du paradoxe, voire du nonsense, le Magnifique affirme, d'une part, que l'oeuvre d'art est par nature révolutionnaire - "Dada est dans Louvre" - et point, d'autre part, l'institutionnalisation, la banalisation imminente, en germe dans les productions dadaïstes - "Et Louvre dans Dada". Cette critique, Breton la fera sienne 18 mois plus tard. Réintroduire le nom de Saint-Pol-Roux dans le panthéon pré-surréaliste, c'est donc l'investir, comme le remarque Gérard Legrand, "du renversement que laissait percer la distance prise à l'égard de Dada(29)". Et dans la mesure où Clair de Terre représente la première manifestation éditoriale post-dadaïste, les poèmes qui y renversent la vapeur poétique renouent avec des influences jusque-là un peu délaissées.
L'usage quasi systématique de la dédicace - fait assez peu courant pour attirer notre attention - se rappelle peut-être justement les recueils de Saint-Pol-Roux dont presque tous les poèmes sont dédiés à des amis ou des contemporains. Comme le Magnifique, pour qui cette pratique tendait à constituer autour de son nom une communauté idéoréaliste idéale, Breton rallie des hommes capables de susciter un mouvement nouveau. Plus significatives et plus structurantes cependant me paraissent les nombreuses allusions solaires et les images qui s'y rattachent. Contrairement à ce qu'affirme Angelos Triantafyllou pour qui "la lumière que le surréalisme a introduite dans l'image [a] ensuite [marqué] la pensée des poètes comme Saint-Pol-Roux ou même Pierre Reverdy (dans les années 30)(30)", ce sont les attributs particuliers que le Magnifique a conférés, dans toute son oeuvre - antérieure à 1923 ! -, au soleil, qui étaient à même d'orienter la poésie de Breton. Le titre Clair de Terre met, avec évidence, l'accent sur l'importance de la luminosité comme motif structurant du recueil. Le premier texte, un récit de rêve, nous plonge dans l'obscurité de l'inconscient et dans l'absence toute fictionnelle du soleil : "Je passe le soir dans une rue déserte"; et le parcours onirique s'achève sur l'expression d'un désir qui ne parvient pas à se réaliser : "je n'arrive à écrire sur le premier feuillet que ces mots : La lumière...". Cette lumière, décevante car ne subsistant qu'à l'état larvaire de mot, appelée trois fois, ne peut manquer d'évoquer l'Azur mallarméen(31). Cette tension vers un ailleurs qui, pour Breton se confond avec l'ici-bas puisque "Tout paradis n'est pas perdu" selon l'intitulé d'un autre poème, est à maintes reprises rendue par l'alternance de textes diurnes et nocturnes. Et le recueil se conclut avec "Le soleil en laisse(32)", image arrêtée de l'astre, telle qu'on peut la trouver dans La Dame à la faulx ou Les Reposoirs de la procession. Le neuvième vers, "Ce n'était qu'un rayon de la roue voilée", pourrait d'ailleurs faire référence à la fin de l'antépénultième poème des Féeries intérieures :
Or, cette image de l'astre illuminant le monde extérieur ne va pas, chez Breton comme chez Saint-Pol-Roux, sans un renversement dialectique qui intériorise la lumière et identifie le poète à un foyer rayonnant. "La construction solaire [qui l'avait] retenu jusqu'ici(34)" s'effondre et instaure une nuit angoissante au cours de laquelle s'effectue, sous l'action héliotropique, l'assimilation lumineuse. Le célèbre poème "Tournesol(35)", commenté par l'auteur, quatorze ans plus tard, dans L'Amour fou, est chargé de ce renversement. Le poète, dont le regard suit la déambulation nocturne d'une femme mystérieuse et radieuse ("l'ambassadrice du salpêtre" / "la dame sans ombre"), occupe la position de la fleur amoureuse du soleil, pendant les deux premiers tiers du texte. Mais à la fin, le spectateur devient à son tour objet de contemplation et prend la place de l'astre :"Or, tout là-bas, se fit le bruit d'un Coeur qui s'enchâssait en des rayons...Et la Roue de la Vie reparut dans le ciel comme une apothéose.(33)"
Un mouvement analogue structure le récit de "La religion du tournesol(36)", poème en prose de La Rose et les épines du chemin, composé par Saint-Pol-Roux au début des années 1890. Jaloux du soleil, le poète fait une cour assidue à l'hélianthe jusqu'à ce que"Je ne suis le jouet d'aucune puissance sensorielleEt pourtant le grillon qui chantait dans les cheveux de cendreUn soir près de la statue d'Etienne MarcelM'a jeté un coup d'oeil d'intelligenceAndré Breton m'a-t-il dit passe"
L'avant-dernier poème de Clair de Terre - j'exclus "A Rrose Sélavy" qui, répondant à la dédicace initiale, appartient plutôt au péritexte - annonce cette même solarisation du poète, qui sera réalisée, après séduction, dans "Le soleil en laisse" :"Me prenant sans doute pour le Soleil, le Tournesol tourna vers moi son admiration, - et dans cet oeil je m'aperçus tout en lumière et tout en gloire."
Il ne s'agissait évidemment pas, en indiquant ces quelques éléments, de donner un sens définitif au magnifique recueil de Breton, mais de rétablir une part du dialogue poétique qui s'est établi entre le futur fondateur du Surréalisme et le théoricien de l'idéoréalisme avant même leur rencontre effective. Car, Clair de Terre, comme Mont de Piété, se souviennent consciemment ou inconsciemment de l'oeuvre de Saint-Pol-Roux; et, il n'est pas surprenant que ces deux recueils, précédant la constitution du groupe surréaliste, se signalent justement comme des ouvrages de rupture. Celui de 1919 rompait avec les tentations symbolistes et post-symbolistes, et proclamait l'avènement de l'esprit nouveau, quand celui de 1923 niait la période Dada, brève incarnation de cet esprit nouveau, et s'affirmait comme son dépassement dialectique. Aussi, par sa double position, à la fois critique envers le dérives mallarméennes du Symbolisme et annonciatrice des données fondamentales du Surréalisme, la poésie du Magnifique a pu être réinvestie dans ces deux phases essentielles pour l'histoire poétique personnelle de Breton, et celle, générale, du mouvement surréaliste."Au temps de ma millième jeunesseJ'ai charmé cette torpille qui brille[...]Le fumeur met la dernière main à son travailIl cherche l'unité de lui-même avec le paysageIl est un des frissons du grand frigorifique(37)"
(A suivre...)
(18) Entretiens, p.454.
(19) "Appel du 3 janvier 1922", Comoedia, Paris, 3 janvier 1922; repris dans O.C.I, pp.434-435. J'ai conscience de passer sur certains faits historiques importants; mais il ne s'agit pas de refaire ici une histoire de Dada ou du Surréalisme que d'autres ont parfaitement réalisée. Aussi, pour de plus amples informations concernant la rupture entre les dadaïstes et les futurs surréalistes, je renvoie à la thèse de Michel Sanouillet, Dada à Paris (éd. Jean-Jacques Pauvert, Paris, 1965 et nouvelle édition revue et corrigée établie par Anne Sanouillet chez Flammarion, Paris, 1993).
(21) Op. cit. Dans sa notice à Les Pas perdus, Marguerite Bonnet rappelle que "le second volume est annoncé dans Clair de terre, en novembre, en même temps que deux autres ouvrages qui n'ont jamais vu le jour". Il devait recueillir des articles sur les méconnus de la littérature. Seuls "Le maître de l'image" et un texte sur Pétrus Borel seront réalisés.
(22) Clair de Terre, (sans nom d'éditeur), "collection Littérature", Paris, 1923; repris dans O.C.I, p.148.
(23) Littérature, nouvelle série, n°11-12, 15 octobre 1923, pp. 24-25.
(24) Ibid., nouvelle série, n°13, juin 1924, pp.23-24.
(25) Clair de Terre, p.189. Rrose Sélavy est le pseudonyme, figure de double, que s'est choisi Marcel Duchamp. Pouvant se lire "Eros c'est la Vie", le titre du poème manifeste bien cette victoire de la poésie, tournée non pas vers l'artifice littéraire mais vers l'existence, sur la tentation du silence.
(26) Lettre de Saint-Pol-Roux à André Breton, datée du 29 décembre 1923; citée par Marguerite Bonnet dans O.C.I, p.1189. Le Magnifique y remercie l'auteur de "l'adorable Clair de terre [pour] la double dédicace, imprimée et manuscrite".
(27) Lettre de Picabia à Breton, citée par Marguerite Bonnet dans André Breton, Naissance de l'aventure surréaliste, p.325.
(28) J'emprunte le détail de la double enquête et la réponse de Saint-Pol-Roux aux commentaires de Marguerite Bonnet sur le texte inédit de Breton, "Les enfers artificiels / Ouverture de la saison dada 1921", dans O.C.I, note 1 de la page 628, pp.1484-1485.
(29) André Breton en son temps, p.81.
(30) Images de la dialectique et dialectique de l'image, p.321.
(31) Clair de terre, pp.149-150. Le poème de Mallarmé s'achève par le mot "Azur" répété quatre fois.
(32) Ibid., p.188.
(33) Les Féeries intérieures, p.191. Signalons que ce dernier tome de la trilogie poétique s'achèv également sur "une invitation à l'espérance". La dernière phrase de "Le châtelain et le paysan", l'ultime poème du recueil, exprime, comme le vers de "A Rrose Sélavy", un nouveau départ : "Le devoir accompli, je m'en irai, parmi le monde à travers les humanités diverses" (p.207).
(34) "Silhouette de paille", Clair de Terre, p.179.
(35) Ibid., pp.187-188. Le dernier vers du poème "Dans la vallée du monde" (pp.181-182) introduisait l'image du tournesol : "A la mort la petite mort l'héliotropisme".
(36) La Rose et les épines du chemin, pp.50-53. Dans sa thèse, Angelos Triantafyllou (pp.322-323) notait déjà ce renversement autour de l'image du tournesol, commune à Breton et Saint-Pol-Roux.
(37) C'est moi qui souligne. "Le soleil en laisse", op. cit., p.188.
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