vendredi 20 février 2009

Le Grand Jeu Concours des Féeries Intérieures : mais qui est-ce donc ?

Il est bien ardu le grand jeu concours, au point que le visiteur timide n'ose avancer des noms qu'à grand'peine : Léon-Paul Fargue, Valery Larbaud, Léon Daudet... et c'est tout ; au point qu'on me demande un indice... Mais c'est que je n'en ai pas concoctés, moi, des indices. Pasque - comme disent & écrivent les chères têtes brunes - il est si bien connu des amateurs de littérature bellépoque, le patronyme du bonhomme ci-d'ssous, ça est tellement une figure qui compta dans la 'tite République des Lett' d'alors, que tout indice constituerait illico un don de langue au chat. V'là seul'ment keskej'peudire...


Mais qui est-ce donc ?

Est-ce utile, en ce blog, de préciser que notre client a sa place dans l'historiographie saint-pol-roussine ?

Complément : Depuis l'entoilage de ce billet ont été proposés les noms de Fargue & Larbaud - encore & toujours -, Henri Béraud, Francis Vielé-Griffin, Aristide Bruant, Elemir Bourges, Charles-Louis Philippe, André-Ferdinand Herold, Francis Carco, André Beucler. (Je complèterai la liste au fur et à mesure des réponses données). Le mystère reste entier... Tentez & retentez votre chance.

jeudi 19 février 2009

LE FRISSON ESTHETIQUE N°7 - Coquilles & coquillages

Parmi les nombreuses revues qui paraissent aujourd'hui, plus ou moins petites, petites dans le sens où elles se rattachent, volontairement ou non, à la tradition de leurs belles et hautaines aînées d'il y a un siècle-et-des-poussières-de-bibliothèque, le frisson esthétique, d'Esther Flon, a su trouver sa place. Elle est l'élégante, la très-belle petite revue. Vous me direz, et vous n'aurez pas tort : il arrive parfois que la joliesse de la mise, la finesse du maquillage, la grâce du maintien, s'encitrouillent à l'effeuillage et qu'apparaisse finalement une courtisane grossière. Vous n'auriez pas tort si l'élégance du frisson n'était aussi, surtout, éditoriale, et si, dans la littérature, plus que dans la vie, les plis de la parure, ses tremblements, n'étaient pas l'être entier palpitant à la surface.

L'élégance du frisson est faite d'une alliance juste - et elle est juste puisqu'elle nous paraît naturelle, non réfléchie quand bien entendu elle l'est parfaitement - entre les caractères, les illustrations qui jouent sur plusieurs niveaux, ombres filigranées, reproductions ou photographies, la mise en espace avec des marges généreuses où peuvent s'ébattre les esprits du texte et du lecteur. L'élégance du frisson, c'est une personnalité, un ensemble de traits distinctifs qui, nécessairement, particularisent la revue d'Esther Flon ; un thème : il y avait eu déjà un fort dynamique numéro ferroviaire, puis un gourmand n°6, voici "Coquilles & coquillages", qui n'est pas sans lien papillaire avec le précédent ; le "premier frisson esthétique" d'une personnalité : Astrid Bouygues, que les amis de Queneau connaissent bien, est la septième et donne un récit très-fort, peut-être le plus vif de tous ceux publiés jusqu'ici, de son frisson originel - le jour où elle découvrit le tympan de Conques :
"Médusée par cette tête qu'on empoigne, incapable de détacher mes yeux du corps là-haut qui n'en finit pas de se tordre, qu'on n'en finit pas de tordre. Cep noueux, treille que l'on presse, ce corps-linge qu'on essore, ce corps-vrille qu'on étrille, cette anguille. Poisson hors de l'eau qui se cambre nerveusement gueule ouverte, corps-croc, corps-esse, corpS, hameçon auquel je viens de mordre - si je respire, ma bouche touchera-t-elle une lame ?"
des rubriques, qui sont des rendez-vous : les "promenades littéraires" où se croisent, en vénus de Boticelli chevauchant la thématique coquille, André Derain & Apollinaire, Marguerite Duras, Saint-Pol-Roux (non, je ne parlerai pas de ce "Saint-Pol-Roux conchylophile/Saint-Pol-Roux conchylophobe", parce que l'auteur m'est trop proche et qu'on aurait trop vite fait de mettre en cause mon impartialité), Marcel Proust - saviez-vous que la fameuse petite madeleine, qui semble moulée dans une coquille Saint-Jacques, fut, au principe de l'imaginaire proustien, une plus prosaïque biscotte ? -, etc. ; "l'imprimerie gourmontine" - le grand Normand, Remy de Gourmont, est l'esprit du lieu : un article, "Traduire le Livre des masques en japonais", fait un complément à l'étude très-utile de Kensaku Kurakata sur "la réception de Gourmont au Japon" (Actualité de Remy de Gourmont, Editions du Clown Lyrique, 2008) ; les "Curiosa" de Nicolas Malais, ravissantes toujours, et celle-ci est de haute volée qui feuillette, pour nous inciter à plus et mieux le lire, la vie littéraire de Jean Lorrain, de Raitif à Sodome, de ses chroniques périodiques à ses lettres "intimes" ; les "balades gourmandes", en tête de brigade : Geneviève Moll et Olivier Roellinger, Saint-Jacques à l'honneur ; le feuilleton : la sixième partie de Nietzschéenne, par Daniel Lesueur. Puis, qui manquaient à la précédente livraison, de nombreux poèmes, et le thème se prêtait merveilleusement à une anthologie, d'Apollinaire à Jean-Pierre Verheggen. Enfin, mais qui ne clot pas ce numéro - c'est une lettre de Léon Bloy à René Martineau, où il est question de Villiers de l'Isle-Adam, de Huysmans et de... coquille, qui remplit cet office -, la nouvelle de Christian Buat, "Tandem ou pour l'amour de Cherbourg", humour & poésie.

Mais le plus simple est encore d'en détailler le sommaire.
Premier Frisson
Astrid Bouygues : Une onde qui serait de chair...
Poésie
D'Apollinaire à demain, le temps des coquilles
D'art et d'amour
Frèd Blanc : Carnassières en action
Nouvelle
Christian Buat : Tandem ou pour l'amour de Cherbourg
Promenades littéraires
Arlette Albert-Birot : Les coquilles d'André Derain
Jean-Baptiste Baronian : Coquilles et associés
Joëlle Pagès-Pindon : Marguerite Duras et l'enfant à la coquille
Marianne Simon-Oïkawa : La coquille aux mirages
Mikaël Lugan : Saint-Pol-Roux conchylophile/conchylophobe
Thierry Clermont : Sevillanesques
Dominique Bussillet : Du côté de chez Proust
Jacques Demarcq : Coquines
Le triangle bien coquillé
Pierre-Albert Birot : Grabinoulor cause avec Eugénie son amie d'enfance
Sur les planches
Philippe Normand : Etoile filante...
Imprimerie gourmontine
Shigeru Oïkawa : Traduire Le livre des masques en japonais
Beau livre
Claude Debon : Calligrammes dans tous ses états
Trésors de la Médiathèque de Saint-Lô
Un herbier de la mer
Curiosa
Nicolas Malais : Jean Lorrain de Raitif à Sodome

Feuilleton
Daniel Lesueur : Nietzschéenne - 6e partie
Dernier frisson
Léon Bloy à René Martineau : A propos d'un erratum...
Désormais le frisson esthétique est semestriel. On s'abonne aux deux numéros annuels pour 16 € (+ 5, 35 € de frais de port) seulement, ici.

Voilà deux semaines que j'ai lu ce superbe septième numéro et je ne me suis toujours pas résolu à le ranger dans l'espace de ma bibliothèque réservé aux revues. Je l'ouvre de temps à autre et j'en relis une page ou deux... Tenez, je crois bien que je le rayonnerai dans six mois, lorsque le huitième numéro de la plus élégante des petites revues aura paru.
Nota : Le Grand Jeu Concours n'a pas trouvé encore son physionomiste. Tentez votre chance, même plusieurs fois...

mardi 17 février 2009

Le Bulletin des Amis de Saint-Pol-Roux n°3 paraît demain !

Il aura coûté quelques efforts, des heures de sommeil, et exigé du compilateur une souplesse dont il ne se serait pas cru capable, contraint qu'il fut de différer la reconstitution de la Bibliothèque de Saint-Pol-Roux, originellement annoncée, et de trouver, avec célérité, un nouveau contenu qui ne déçût pas trop les abonnés & amis du poète. Enfin, le voici, tiré à 101 exemplaires, vêtu d'une couverture ivoire, qui est la couleur qu'adopte le papier lorsqu'il ne vieillit pas trop mal, et recélant, sur soixante pages, le dossier de réception des trois volumes des Reposoirs de la Procession, nouvelle série : La Rose et les épines du chemin (1901), De la Colombe au Corbeau par le Paon (1904) et Les Féeries intérieures (1907). Ce n'est peut-être pas la livraison claironnée et espérée, mais les heureux acquéreurs des deux premiers Bulletins se consoleront facilement car voici qu'avec ce troisième numéro ils trouveront une logique à cette petite collection, composée de l'ensemble des comptes rendus retrouvés des trois chefs-d'oeuvre "symbolistes" de Saint-Pol-Roux. Un quatrième Bulletin la complètera, où il sera de nouveau question de La Dame à la Faulx, achevant ainsi l'adolescence du BASPR, qui entrera, à partir de l'été 2009, dans la force de l'âge. Nous en reparlerons.

SOMMAIRE
Frontispice
Présentation, par Mikaël Lugan
"La Rose et les épines du chemin"
(textes de : Albert Mockel, Camille Mauclair, Gustave Kahn,
André Beaunier, Henri Ghéon, Maurice Barrès,
André Fontainas, Alcanter de Brahm, Georges Rency)
"De la colombe au corbeau par le paon"
(textes de : Francis Jammes, Francis de Miomandre,
Paul Souchon, Jean de Gourmont)
"Les Féeries intérieures"
(textes de : Paul Valéry, Constantin Lahovary-Soutzo,
Francis de Miomandre, Jean de Gourmont,
Grégoire Le Roy, Legrand-Chabrier, Level-Régné)
Recensions retrouvées :
E. Verhaeren (?) : Les Reposoirs de la Procession (1893)
P. Saint-Marcel : La Dame à la Faulx (1899)
Saint-Pol-Roux & ses commentateurs, par Mikaël Lugan
Les abonnés recevront leur exemplaire en fin de semaine ou en début de semaine prochaine. Le prix du n°3 est de 9,00 € franco de port (pour la France & l'Europe). Il est toujours possible de s'abonner à partir du n°1 ou de commander les exemplaires à l'unité. Pour tout renseignement, écrire à : harcoland@gmail.com.
Nota : Le grand jeu concours des Féeries intérieures n'a pas encore trouvé sa solution. On a jusqu'ici proposé : Léon-Paul Fargue, Valery Larbaud, Léon Daudet, qui ne sont toutefois pas notre bonhomme. Tentez votre chance...

lundi 9 février 2009

Jouons un peu : Qui est-ce ?

Il y a longtemps que nous n'avions pas joué - c'est-à-dire posé une question magnifiquement difficile - sur Les Féeries Intérieures. Eh bien, voici :
"QUI EST-CE ?"

Le gagnant se verra offrir un exemplaire du n°3 du Bulletin des Amis de Saint-Pol-Roux, à paraître. S'il venait à l'idée d'un déjà abonné de donner la bonne réponse, il remporterait alors un prix spécial, certifié "magnifique".

Nota : Je n'ai pas oublié nos deux amis qui trouvèrent les noms des quatorzéquinzièmes académiciens Mallarmé. Leur lot devrait leur parvenir bientôt. Patience...

mercredi 4 février 2009

Colloque "Saint-Pol-Roux, passeur entre deux mondes", les 27 & 28 février à Brest (Faculté Victor-Segalen)

C'est incontestablement un événement en notre petite répoétique et, soyons audacieux, dans le grand monde universitaire que d'aucuns, trop haut perchés, camemberts économiques en bouche, tentent flibustièrement de rétrécir. Pensez donc : le "Centre d'étude des correspondances et journaux intimes" de la Faculté Victor-Segalen (Brest) accueillera le premier (!) colloque Saint-Pol-Roux les 27 & 28 février prochains. Sa tenue dans la ville où mourut le poète est parfaitement légitime et je me réjouis de retrouver Brest dans quelques petites semaines. C'est le premier et, naturellement, les approches y seront diverses, donnant un large aperçu, large donc pertinent, de l'oeuvre idéoréaliste. L'intitulé le permet et la thématique du "passage", présentée par les organisateurs, semble idéale pour une première manifestation universitaire autour du Magnifique :
Saint-Pol-Roux occupe, à la charnière du XIXe siècle et du XXe siècle une position particulière : héritier du Romantisme, disciple du Symbolisme, il participe de "l'esprit nouveau" et prépare les recherches de la modernité poétique. C'est cette situation privilégiée de "passeur" et de médiateur que ce colloque voudrait étudier : passage du monde méditerranéen au monde celtique, de l'humble réalité aux images les plus audacieuses, de l'instant à l'éternel, du monde visible au "seuil du mystère"... Il s'agira surtout de faire entendre la voix singulière qui fit résonner "un chant d'étoile et d'argile ensemble".
Le colloque sera dense : dix-huit communications sur un jour et demi (voir programme ci-dessous). Un événement, vous dis-je.


PROGRAMME

Vendredi 27 février

"FRAGMENTS D'UNE VIE"

Présidente de séance : Madame Marie-Josette Le Han
  • 9 h : Accueil
  • 9 h 30 : M. Marcel BUREL (Brest) - Les "bretonnismes" dans les poèmes roscanvélistes (1898-1904)
  • 10 h : M. Dominique BODIN (Saint-Malo) - Entre Iroise et Emeraude : Saint-Pol-Roux et Théophile Briant
  • 10 h 30 : M. Henry Jean-Louis DEBAUVE (Paris) - La correspondance de Saint-Pol-Roux
  • 11 h : Pause
  • 11 h 15 : M. Jean-André LE GALL (Brest) - Correspondance Victor Segalen-Saint-Pol-Roux
  • 11 h 45 : Mme Renée MABIN (Brest) - Saint-Pol-Roux frère des peintres : de Gauguin à Jim Sévellec
AFFINITES LITTERAIRES ET RENCONTRES ESTHETIQUES

Président de séance : Monsieur Patrick Besnier
  • 14 h : M. Jean-Luc PESTEL (Brest) - "Fils du Soleil", Saint-Pol-Roux lecteur de Rimbaud
  • 14 h 30 : M. Julien SCHUH (Paris IV) - Saint-Pol-Roux symboliste ?
  • 15 h : M. Mikaël LUGAN (Pau) - Le Magnifique et les Surréalistes : un malentendu poétique ?
  • 15 h 30 : Mme Dominique MILLET-GERARD (Paris IV) - Mystère des êtres, mystère des choses : Saint-Pol-Roux et Francis Jammes
  • 16 h : Pause
Président de séance : Monsieur Jean-Marc Hovasse
  • 16 h 30 : M. Patrick BESNIER (Université du Maine) - Saint-Pol-Roux et la musique
  • 17 h : M. Jean-Louis MEUNIER (Nîmes) - Les didascalies de La Dame à la faulx
  • 17 h 30 : Mme Sophie LUCET
  • 18 h : Visite de l'exposition au Musée des Beaux-Arts
Samedi 28 février

AMBITIONS D'UNE OEUVRE

Présidente de séance : Madame Dominique Millet-Gérard
  • 9 h 30 : M. Jacques GOORMA (Strasbourg) - La poésie comme force d'union et d'émancipation
  • 10 h : Mme Odile HAMOT (Université de la Guadeloupe) - Figure du poète en Ezechiel
  • 10 h 30 : Pause
  • 11 h : M. Nicolas TOCQUER (Brest) - Saint-Pol-Roux et Jean Royère : correspondance
  • 11 h 30 : M. Jean-Michel KERVRAN (Quimper) - Ethique et esthétique dans l'oeuvre de Saint-Pol-Roux
  • 12 h : Mme Françoise DANIEL
  • 12 h 30 : Mme Marie-Josette LE HAN - Synthèse et conclusion du colloque
Parions que ce colloque Saint-Pol-Roux, premier du nom, fera des petits en Bretagne, en Provence et à Paris...