CHAPITRE IV. - VERS UNE RELIGION DE L'IMAGINATION
"Appeler l'appareil : l'idéoréalisateur"
Récits de rêves et textes automatiques nous font entrevoir un monde nouveau, surprenant; la réalité s'y trouve déplacée et mise en doute. Ces expressions d'une subjectivité qui tendent à s'objectiver poétiquement découvrent une vérité interne, preuve, qui "cogne à la vitre", de la relativité universelle. Les certitudes vacillent. Ce que je vois n'est pas ce qui est. Ce que je pense et ce que je dis - la pensée se faisant dans la bouche - n'est pas moins vrai, n'a pas moins d'existence concrète que ce dans quoi je vis. Les mots employés pour désigner monde réel et monde imaginaire sont les mêmes, et pourtant il s'agit bien de deux réalités différentes, la seconde critiquant la première qu'elle cherche à détrôner. D'une langue unique naissent donc deux langages : le langage commun, dont l'objectif, pour Saint-Pol-Roux et les surréalistes, n'est pas tant d'être entendu de ses contemporains que de conforter, dans sa dimension pratique, l'ordre extérieur; le langage poétique qui établit de nouveaux rapports entre les éléments, bouleversant l'ordre logique des mots - et non de la syntaxe - afin de renouveler notre perception de l'univers. Et lorsque Breton dit "brouiller l'ordre des mots", il ne pense pas à leur relation grammaticale dans la phrase, mais à leur relation sémantique. "Qu'on y prenne garde, je sais le sens de tous mes mots et j'observe naturellement la syntaxe(67)", prévient-il. Conséquemment, la différence entre le discours usuel et le discours poétique ne réside pas dans une destruction de la langue; elle se trouve dans le changement d'unité, pourrait-on dire, sémantico-syntaxique. Si la phrase verbale, pour les deux pratiques, comporte également un sujet, un verbe et/ou un complément, le mot n'est plus, en ce qui concerne la poésie, l'unité de sens minimale puisqu'il y est remplacé par l'image(68). Dès lors, contrairement au signe qui renvoie à une réalité existante, le symbole auquel nous avons vu que s'apparente l'image, contribue à créer le tissu imaginaire, texte organique dont la vocation est de s'imposer à l'homme comme réalité inédite et totale.
A l'origine de cette transmutation, il y a l'imagination, faculté primordiale à laquelle, depuis le Romantisme, les poètes cherchent à redonner les pleins pouvoirs et que les surréalistes vont vénérer et maintes fois célébrer dans leurs écrits.
L'imagination se définit dans l'usage commun comme la propriété d'inventer des choses impossibles ou extravagantes; pour la plupart, elle conçoit ce qui n'existe pas et donc, ce qui ne saurait exister. Le petit Robert lui attribue les antonymes "raison, réalité et vérité". On peut en déduire qu'imagination est synonyme de "folie, irréalité et mensonge". Le terme apparaît sinon totalement péjoratif, au moins fort déprécié et se comprend-il d'abord négativement; l'imagination est ce qui n'est pas réel, vrai ou raisonnable. Et faire oeuvre d'imagination, selon l'expression lexicalisée, c'est élaborer un monde à partir d'artifices qui donnent l'illusion de la réalité. Aussi, la poésie dont on sait qu'elle est la plus pure manifestation de cette faculté psychique, se voit-elle, presque naturellement, rejetée, au pire, dans le domaine de l'inintelligible, au mieux, dans celui de l'improbable. Illogique, parce qu'elle remet en question notre rapport au monde et à nous-mêmes, la poésie s'oppose à la raison qui, si elle ne la considère pas toujours comme une folie, la réduit au rang de simple produit littéraire. Or, pour Saint-Pol-Roux, l'oeuvre poétique n'est pas une création artificielle, un reflet critique de l'univers; elle est une surcréation, ainsi que nous l'indique tel passage de sa "Réponse périe en mer" :
"Conclusion, la formule d'art s'affirme surnaturaliste, le poète, après ses gestes d'éveil et d'emprise, ayant dorénavant à exprimer une vie inédite avec les malléabilités intelligibles et sensibles amalgamées dans son vif alambic ou bien à la merci de son aimant, malléabilités qu'il devra soumettre au courant transfigurateur, puisque l'oeuvre totale ne peut être que surcréation ou supercréation.(69)"
L'oeuvre totale dépasse donc le simple domaine littéraire et engage le monde dans une étreinte qui le change. Pour cela, il faut que le poète sorte des cadres de la logique commune et lui substitue les lignes de sa logique individuelle, la syntaxe de son imaginaire. A André Breton qui lui proposait de réparer l'injustice qui lui était faite et de l'extraire de l'oubli dans lequel il était plongé, Saint-Pol-Roux avait répondu :
"Voyez-vous nous sommes les prisonniers de la Raison. Celle à délivrer c'est l'Imagination, la véritable force humaine. Cette idée m'a sans doute mené vers le berceau de l'Imagination. La Bretagne est l'Imagination du monde, ai-je dit quelque part. Non que je m'en tienne à cette imagination superposée, stratifications des âges et des peuples; non pas l'imagination primaire dont sont farcis les bouquins de nos remanieurs, mais l'imagination primitive, en instance dans tout cerveau présent.(70)"
Faire chuter la Raison, geôlière, de son piédestal et dresser un culet à la déesse Imagination, tel est le devoir du poète nouveau. Entre 1913 et 1925, Saint-Pol-Roux n'a cessé de produire articles et conférences pour expliciter sa conception. En 1917, alors que la guerre fait rage et engloutit la jeunesse et ses poètes, paraît au Mercure de France, un écrit du Magnifique dédié ironiquement à Maurice Barrès et significativement intitulé "La mobilisation de l'imagination". L'auteur y propose de mettre cette faculté poétique, aux "traditionnelles qualités d'improvisation et de spontanéité, de surprise et de rapidité(71)", au service de la victoire et de l'accession à la paix. Il est connu, par ailleurs, que Saint-Pol-Roux avait envoyé un certain nombre de lettres à des scientifiques (Edison) et à des politiques (son excellence Woodrow Wilson, le premier lord de l'amirauté britannique) pour leur présenter ses concepts d'armes nouvelles (notamment "une manière de bolide sous forme de ballonnet magnétique" ou "une cavalerie cannonière"(72)) et son plan de décrécysation de la guerre. Mais le poète n'est pas dupe car il sait que "l'homme n'adopte une découverte, charitablement offerte par l'Imagination, que si, subsidiairement, la Raison la lui donne ou la Science la lui vend(73)". A priori, cette folle du logis, comme il la dénomme quelques lignes plus haut - résumant la conception commune -, constitue un danger pour le monde rationnel ou rationalisé. Et Saint-Pol-Roux revient sur cette opposition, dans sa conférence de juin 1925(74), pour en démontrer, à travers une formule paradoxale, l'inanité :
"On me confina donc au logis sous une étiquette de folie, parce qu'il fallait un motif, et j'entrai fatalement en léthargie au centre même de mon action. Ce long sommeil n'est que du temps perdu, les soleils n'y pouvant être couvés. Quand même j'opère, par à coup, médium à la merci de mes geôliers. [...] La raison c'est moi vue de dos.(75)"
Cette dénomination qui assume le lien étroit unissant l'imagination à l'inconscient et à ses productions les plus extraordinaires, les surréalistes, présents parmi le groupe d'étudiants et de spectateurs curieux(76), la reprendront à leur compte pour exprimer un même souci de libération mentale. Voici ce qu'écrit René Crevel, se souvenant probablement des propos de Saint-Pol-Roux, dans "L'esprit contre la raison" :
"Le "Je pense donc je suis" comme clé de voûte de la franc-maçonnerie individualiste, dans les piètres banlieues de l'intelligence, par milliers se multiplièrent les sordides cahutes où les hommes crurent facile d'oublier l'inquiétude scintillante des étoiles. Bons Raminagrobis qui doutent de tout et de tous, sauf d'eux-mêmes. Mais qu'un philosophe pousse l'outrecuidance jusqu'à traiter de "folle du logis" l'imagination, l'esclavage où d'autres prétendront la réduire n'aura pas été impunément imposé.(77)"
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L'imagination, on le voit, apparaît bien à Saint-Pol-Roux et ses admirateurs comme un principe déraisonnant - entendez libérateur - plutôt que déraisonnable, un principe non pas directement créateur, mais déclenchant, qui met en branle le génie poétique, le pousse à produire du nouveau, et, par conséquent, à corriger Dieu :
"Intelligence de l'instinct, génie qui ne s'est pas donné peine de naître, je suis la force native, la plus proche du mystère et la première chez l'homme, donc divine en soi, force qui, par le moyen des images, grignote Dieu : ce grand joujou des philosophes.(78)"
On retrouve ici, en filigranes, un mythe qui n'est pas seulement récurrent dans l'oeuvre du Magnifique, mais qui court tout au long de l'histoire de la poésie, le mythe de Prométhée. Avec ceci d'original chez notre auteur que l'imagination est à la fois l'objet de la transgression, le feu sacré à reconquérir, à faire mûrir(79) dans tous les cerveaux humains, et le sujet actif de cette transgression qui cherche à rétablir l'homme dans son unité perdue, dans sa divinité initiale. Quelle que fût la position théologique du surréalisme ou la distance prise par rapport à l'idéalisme, Breton et ses amis n'ont jamais renié cette tradition qui assimile le poète au démiurge. En effet, l'auteur de l'introduction au discours sur le peu de réalité, avant même de critiquer les "dogmes irréversibles" auxquels la raison soumet la poésie, n'omet pas de réaffirmer la véritable nature de cette dernière :
"Les créations poétiques sont-elles appelées à prendre bientôt ce caractère tangible, à déplacer si singulièrement les bornes du soi-disant réel ? [...] Le Dieu qui nous habite n'est pas près d'observer le repos du septième jour. Nous en sommes encore à lire les toutes premières pages de la Genèse. Il ne tient peut-être qu'à nous de jeter sur les ruines de l'ancien monde les bases de notre nouveau paradis terrestre.(80)"
L'imagination tend à s'objectiver. Rejouer les temps premiers de la création, c'est recouvrer le pouvoir d'agir sur le réel, de le façonner. La poésie nous invite alors à relire l'histoire de l'humanité au grand jour de ce principe originel qu'est l'imagination. "Notre lumière à nous, dit Saint-Pol-Roux, s'allume à l'étincelle initiale de notre cerveau. Ainsi proviennent tous les beaux incendies de l'histoire." Et il poursuit en interprétant poétiquement les grands gestes fondateurs des civilisations : "le buisson ardent n'est au fond que l'imagination de Moïse prenant feu sur la colline sainte", et "le sermon sur la Montagne qui nous offrit le paradis (...) c'est encore la tendre imagination du poète de Galilée brûlant jusqu'au ciel(81)".
Non, l'imagination n'est pas le contraire de la réalité; elle la précède. "Moisson avant les semailles", ainsi se définit-elle superbement dans la conférence du Trésor de l'homme. Breton ne dira pas autre chose lorsqu'il affirmera que "l'imaginaire est ce qui tend à devenir réel(82)". L'histoire des hommes montre que les grandes révolutions concrétisent un désir collectif, d'abord jugé déraisonnable, dangereux par essence, et à la longue admis comme norme et critérium de la raison. "Demandons-nous si la Révolution ne fut pas l'explosion la plus historique de l'Imagination populaire, autrement dit, le plus formidable de tous les éclairs. [...] Que si oui, n'est-ce pas elle, la Révolution, qui engendra la déesse Raison ?(83)" Aussi, l'imagination contredit-elle cette dernière, figée parce qu'institutionnelle, par sa nature mobile, son mouvement toujours recommencé et tendu, dans un dépassement constant de la réalité existante, vers l'avenir. En avant, la devise adoptée, il faut, écrit encore Saint-Pol-Roux, augmenter le volume de la vie présente "par une création nouvelle qui sera comme une anticipation de l'avenir, mieux encore la prévision de cet avenir, mieux encore, cet avenir même en gésine(84)".
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L'imagination, telle l'écriture qui la manifeste, apparaît alors comme le médium de cette réalité nouvelle, de cette surcréation. Elle est, en quelque sorte, la matière première, ou plutôt l'énergie transformable et inépuisable, invisibilité qui devient perceptible. C'est en effet ainsi que le poète la conçoit. Les lettres écrites pendant la guerre et mentionnées plus haut prouvent l'intérêt jamais démenti de Saint-Pol-Roux pour les découvertes scientifiques. Il admirait Edison et Einstein à qui il dédia "la supplique du Christ" (1933), et il lisait assidûment les pages consacrées aux sciences - chimie, physique et mathématiques - dans le Mercure de France. Il se tenait au courant notamment des travaux de Pierre & Marie Curie sur les éléments radioactifs. Cette curiosité pour un domaine qui, a priori, n'a que peu de rapports avec la poésie, ressort avec force dans la conception idéoréaliste, et notamment en ce qui concerne l'imagination. Déjà, "Chorélogie" affirmait en 1914 que "ces rares énergies que les praticiens extraient de la nature ont leur équivalent dans l'esprit de soleil des surcréateurs" et concluait que "le poète est radioactif(85)". L'imagination est donc appréhendée comme l'énergie première, irradiante, se transformant en une réalité palpable. Saint-Pol-Roux la compare d'ailleurs souvent au métal découvert par les Curie :
"On s'est occupé longuement de la force des choses qui simplement sont, on est descendu dans le sol pour en extraire le minerai, le charbon, la pierre, le diamant; ensuite, peu à peu, du pesant on s'est haussé au subtil, c'est-à-dire à la force mentale des énergies; l'électricité c'est l'imagination de la Nature dont le radium est le génie.(86)"
Il s'agit bien évidemment d'un radium spirituel, différent du matériel, mais aux propriétés approchantes, et finalement non moins élémentaire. La démarche idéoréaliste assimile l'exploration poétique à l'exploration scientifique, établissant une communication entre l'homme et le monde : "On a trop fréquenté les mines inférieures, ces matérielles, gravissons les mines supérieures, ces spirituelles, où l'Imagination nous précède en balançant sa lampe d'or". Saint-Pol-Roux est fasciné par le processus de production énergétique, par le progrès scientifique qui découvre de nouvelles sources intarissables, presque autonomes - libérant l'homme de son labeur - et comme surnaturelles. Il y voit l'image même du processus poétique matérialisant le monde des idées. Dans les cahiers préparatoires de sa conférence, se trouve une note qui reproduit les statistiques suivantes :
"La houille blanche maîtrisée, dont on a capté la puissance jusqu'à 2000 mètres au-dessus des usines, représente aujourd'hui la même énergie utile, pour une année, que dix millions de tonnes de charbon.Ca équivaut à la production houillère.De même bientôt pour l'utilisation pratique de la houille bleue, c'est-à-dire l'énergie des marées.(87)"
statistiques suivies de cette profession de foi : "nous allons aux énergies spirituelles dont les courbes formeront le rythme de la poésie nouvelle". Ce qui frappe ici, c'est la référence non pas à l'énergie issue de la matière terrestre (le charbon), mais à celle qui naît, qu'elle soit cascade ou marée, de l'onde, autre terme que Saint-Pol-Roux emploie fréquemment pour désigner l'imagination, dont la mobilité et la quasi immatérialité en rappellent les caractéristiques. Ce qui frappe également, comme le souligne Angelos Triantafyllou(88), c'est la reprise de cette analogie par Breton. On peut lire, en effet, dans "Il y aura une fois" :
"Il y aura toujours, notamment, entre les idées dites reçues et les idées... qui sait, à faire recevoir, une différence susceptible de rendre l'imagination maîtresse de la situation de l'esprit. C'est tout le problème de la transformation de l'énergie qui se pose une fois de plus. Se défier comme on fait, outre mesure, de la vertu pratique de l'imagination, c'est vouloir se priver, coûte que coûte, des secours de l'électricité, dans l'espoir de ramener la houille blanche à sa conscience absurde de cascade.(89)"
L'imagination, cette énergie spirituelle, point de départ de toutes les grandes créations humaines, permet d'envisager une nouvelle révolution qui serait à l'origine d'un monde libéré une fois pour toutes de la raison et des lois, un monde dont les poètes seraient les seuls législateurs et les seuls bâtisseurs. Qu'il présente l'architecture d'un château comme chez Breton, ou qu'il devienne la Répoétique tant désirée par le Magnifique, il est le lieu fantasmé, le point magnétique et suprême où "nous voguons en pleine imagination" et où "les grands enfants jouent aux billes avec des têtes dont les vieilles idées coulent sur le pavé(90)".
(A suivre...)
(67) André Breton, "Introduction au discours sur le peu de réalité", op. cit., p.276.
(68) Je renvoie ici à l'étude magistrale de Jean Burgos, Pour une poétique de l'imaginaire (Seuil, Paris, 1982), pour qui l'image est à la base d'une syntaxe de l'imaginaire. Son livre consacre un chapitre entier à S.-P.-R., et plus particulièrement à La Dame à la faulx, intitulé "Saint-Pol-Roux ou les exorcismes du verbe" (pp.283-315).
(69) "Réponse périe en mer", Mercure de France, T. CIII, 1913, pp.652-658; repris dans De l'Art Magnifique, p.33.
(70) Brouillon d'une lettre de S.-P.-R. en réponse à la missive d'André Breton du 18 septembre 1923, reproduit dans la revue Poésie présente (n°87, Rougerie, Mortemart, juin-août 1993, pp.21-22). La lettre fut effectivement envoyée puisque Breton en reproduit une partie dans le dernier numéro de Littérature, avec quelques variantes. J'y reviendrai.
(71) "La mobilisation de l'imagination", Mercure de France, T. CXX, 16 mars 1917, pp.222-223; repris dans Glorifications (Rougerie, Mortemart, 1992), p.55.
(72) Tous ces textes ont été regroupés dans La transfiguration de la guerre (Rougerie, Mortemart, 1976). Il convient de noter, à la suite d'Alain Jouffroy, que ces concepts, s'ils n'ont pas été pris au sérieux à l'époque, furent d'une certaine manière réalisés. Ce sont les fusées à tête chercheuse et les tanks. Ces textes méritent d'être lus pour la place majeure qu'ils accordent à l'imagination et à ces manifestations oniriques.
(73) "La mobilisation de l'imagination", op. cit., p.49.
(74) Il s'agit de la conférence "Le trésor de l'homme", prononcée le 19 juin 1925 devant l'Association des Etudiants de Paris, 13, rue de la Bûcherie, dont le texte a été publié chez Rougerie en 1970. Cf. ce précédent billet.
(75) Le Trésor de l'homme, p.33. Il s'agit d'une prosopopée de l'Imagination, "Belle au cerveau dormant" (p.32).
(76) La présence des surréalistes est attestée par un compte rendu de la conférence, paru dans Comoedia en juin 1925 : "Au premier rang, on remarquait André Breton et ses chevaliers du rêve... car ces poètes ont reconnu en S.-P.-R. un divin précurseur du surréalisme". On consultera également les Lettres de Simone Breton à Denise Lévy.
(77) "L'esprit contre la raison", Les Cahiers du sud, Marseille, 1927; repris dans L'esprit contre la raison et autres écrits surréalistes (éd. Pauvert, Paris, 1986), p.44. C'est Montaigne qui, le premier, usa de l'expression "folle du logis", puis Malebranche la reprit.
(78) Le Trésor de l'homme, p.34.
(79) S.-P.-R. achevait la lettre précitée à André Breton sur cette injonction, devenue un mot d'ordre du Surréalisme quelques mois plus tard : "Faites mûrir ces cerveaux, faites les éclater. Ainsi le monde ne se répètera plus. Il y aura des aurores à tout moment, ce sera l'ère vierge du génie".
(80) "Introduction au discours sur le peu de réalité", op. cit., pp.277-278.
(81) Le Trésor de l'homme, p.44.
(82) "Il y aura une fois", Le revolver à cheveux blancs, éd. des Cahiers libres, Paris, 1932; repris dans O.C.II, p.50. Reprise prossible de la phrase de "la mobilisation de l'imagination" : "L'imagination nous expose la soudaine image de ce qui devrait être" (p.56).
(83) "La mobilisation de l'imagination", op. cit., p.55.
(84) Le Trésor de l'homme, p.39.
(85) "Chorélogie", Montjoie, n°1, janvier-février 1914, pp.2-4; repris dans Idéoréalités, p.130. S.-P.-R. a donné cet article à Breton lors de sa visite à Camaret en septembre 1923. Ce dernier en cite un long passage dans sa contribution à l'hommage collectif des surréalistes, "Le maître de l'image".
(86) Le Trésor de l'homme, "Deuxième conférence", p.159.
(87) Ibid., p.62.
(88) Angelos Triantafyllou, Images de la dialectique et dialectique de l'image dans l'oeuvre théorique et poétique d'André Breton, thèse de troisième cycle, sous la direction de Jacqueline Chénieux-Gendron, Université de Paris VII, 1997, p.270.
(89) "Il y aura une fois", op. cit., p.50.
(90) Le Trésor de l'homme, p.52.
Rappel : Ah, qu'il est intimidant ce "faune" du Grand Jeu du Mois de Mars, même fleuri d'indice ! Quel audacieux, le premier, parviendra à le saisir pour lui ôter son masque ? Sera-ce, bénéficiant d'une longueur d'avance sur les autres concurrents, quelque argonaute posant ses pas dans ceux que laissa le Jason parti en quête de la Toison d'or du temps ?
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