dimanche 3 février 2008

La Petite Anthologie Magnifique : Une corbeille de "Fleurs" qu'offrit Henri Degron à Saint-Pol-Roux

Henri DEGRON
(1871-19....)


Je ne possède que peu d'informations sur Henri Degron. Et j'en ai dit l'essentiel, déjà, lors d'un ancien billet consacré au Frisson esthétique. Je ne saurai donc que les répéter ici. Né au Japon, en 1871, Degron ne se fit connaître des cénacles qu'en 1894, année où il créa, avec Tristan Klingsor, une petite revue, Les Ibis, qui s'inscrivit, parmi les premières, dans le mouvement de réaction contre le symbolisme; auteur de recueils aujourd'hui introuvables (Corbeille ancienne, Vanier, 1895; Pèlerinages vers l'automne, 1896), il devint, à partir de 1896, critique à La Plume, où il donna des "Paysageries littéraires". Le 15 mars 1900, il consacra, avec enthousiasme, sa chronique à "une oeuvre énorme, prodigieuse", La Dame à la Faulx de Saint-Pol-Roux. L'année suivante, il dédia au poète ses Poèmes de Chevreuse (La Plume, 15 mars 1901, puis Bibliothèque artistique et littéraire, 1902). En retour, le Magnifique lui dédia "L'OEil Goinfre", recueilli dans La Rose et les épines du Chemin (Mercure de France, imprimé en août 1901). Lorsque j'écrivais ces lignes, je n'avais encore pu feuilleter aucun des volumes publiés par Degron et ne connaissais de son oeuvre poétique que les fragments parus en revue. Or, Gallica, en une nouvelle série de numérisation, nous proposa opportunément celle du premier recueil du jeune poète : Corbeille ancienne, dans laquelle je cueillai, pour "La Petite Anthologie Magnifique", ces quelques "Fleurs" offertes à Saint-Pol-Roux.
FLEURS

A Saint-Pol Roux.

Dans l'air, les reflets d'un lent automne
Ont versé sur les rameaux leurs dentelles d'or,
Et voici qu'en l'éparpillement du silence,
Se balance
Et s'épanouit le décor(.)
D'un parc lointain qui se pelotonne...

Des fleurs, encore des fleurs, dans l'allégresse(.)
Molle du crépuscule,
Versent à plein nectar la senteur et la caresse,
La gloire des bouquets où lentement circule
Comme un appel ancien de sève
Qui voudrait voir le jour avant d'aller en rêve...

O la beauté des champs fleuris d'automne
Et tous leurs sentiers silencieux...
Et dans la paix du soir, tous ces diadèmes
Parmi l'air monotone...
Tous ces bijoux blonds des cieux...
Et pour les veuves... ces chrysanthèmes !

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