L'année 2007 aura été une année favorable au symbolisme. Centenaires de Jarry et Huysmans, des Féeries Intérieures célébrées solitairement par moi-même, représentations de la Dame à la Faulx, etc. Et ce dernier trimestre n'est pas en reste, qui attire les feux de l'actualité sur la Revue Blanche, l'une des plus grandes petites revues fin de siècle.
En effet, du 24 octobre au 10 novembre, église de la Madeleine (Paris VIIIe), une riche exposition - et vivante - sera entièrement consacrée aux publications périodiques des frères Natanson. J'écris "aux publications" puisque, à la revue mensuelle et rapidement bi-mensuelle, s'ajoutera, dès 1897, l'hebdomadaire satirique et illustré : Le Cri de Paris. C'est un destin étonnant que celui de la fratrie Natanson qui parvint à réunir, douze ans durant, tout ce que le monde des lettres et des arts comptait de meilleur parmi les novateurs. Et c'est un destin qui se confond avec les luttes politiques du temps, celles de la liberté contre la bêtise, l'obscurantisme et la répression. L'anarchie, l'affaire Dreyfus, la cause arménienne, les engagements de la Revue Blanche annoncent ceux qui s'imposeront, s'imposent toujours, lancinants, aux hommes du monde dit moderne. Les écrivains, les poètes, les artistes réunis autour des Natanson n'auront cessé de manifester, par leur liberté, qu'il ne peut y avoir de révolution politique ou sociale, sans révolution des représentations, pressentant trente ans avant les surréalistes que la qualité de notre univers dépend de notre pouvoir d'énonciation.
Cette exposition s'annonce déjà comme un événement - à ne pas rater. Les organisateurs nous préviennent qu'il ne s'agira pas seulement d'une collection de pièces et documents rares mis à disposition du public. Elle sera aussi accompagnée de lectures des textes qui firent la spécificité de la revue. Parmi ces lectures : des extraits du Fumier de Saint-Pol-Roux, décidément à l'honneur.
Et pour ceux qui malheureusement ne pourraient se rendre à Paris du 24 octobre au 10 novembre, il leur reste l'imposante étude de Paul-Henri Bourrelier (qui est aussi le commissaire de l'exposition), parue chez Fayard il y a dix jours. J'y consacrerai un billet dès que j'en aurai tourné la 1200ème page, geste que mon plaisir ne me presse pas de réaliser.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site de l'événement : La Revue Blanche & le Cri de Paris.
Nota : J'en suis fort mécontent, mais, à l'évidence, l'enquête "Quelle place pour le Symbolisme dans l'histoire littéraire ?" ne rencontre pas le succès escompté. Je persiste néanmoins : envoyez vos réponses à harcoland@gmail.com.
1 commentaire:
Alors moi bien qu'étant une littéraire, je ne saurais pas te parler du symbolisme. Donc pour l'enquête je m'abstiens.
Mais jai beaucoup aimé ton, blog.
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