samedi 19 janvier 2008

L'hommage de Bernard Barral à Saint-Pol-Roux : le récital lyrique du 15 décembre 2007

Je n'ai pas pu assister au récital lyrique donné au cercle Bernard Lazare (Paris IIIe) le 15 décembre dernier, au cours duquel furent interprétés par la soprano Annick Lafrontière, accompagnée au piano par Françoise Menghini, deux poèmes de Bernard Barral (1), hommages au Magnifique, mis en musique par la compositrice Françoise Sauclières. Heureusement, l'auteur a bien voulu m'envoyer et m'autoriser à publier ses deux textes qui, on en jugera, parviennent à dépasser la tragique circonstance pour se faire simplement poèmes. Françoise Sauclières m'a également permis de mettre en ligne les enregistrements de leur interprétation; pour les écouter, il vous suffit de cliquer sur les titres des poèmes. Voici donc, avec mes remerciements aux acteurs de cet hommage, "le Manoir de Coecilian" & "dans le nu de la cendre" de Bernard Barral :

Dans le programme du récital lyrique du 15 décembre 2007, les textes étaient précédés de ces quelques mots :
"Aujourd'hui le Manoir n'est plus qu'une carcasse tragique, emblème de la Poésie souillée. L'hommage à Saint-Pol-Roux se présente comme un diptyque : après la gravité et la colère du premier volet, le deuxième est l'évocation, au milieu des ruines, d'une promesse de réconciliation par la poésie et... la musique."



tours de colère et de prière
dressées dans la soie chemise du ciel
pierres de chagrin et d'abandon
rupture obscène remous de douleurs
lorsque les ombres du soir
sont irradiées par la mer divine
en jupe à volants dans le silence intime
tours de colère et de prière
pierres de chagrin et d'abandon
libérez les vergers chatoyants
du Magnifique
pour que l'oubli refuse de mûrir

dans le nu de la cendre au coeur du silence
les portes résilient leur bail à tous les vents
poids de la déroute des pierres carbonisées
les doigts effleurent chaque poussière
une caresse à la mesure du temps
rien cependant n'est accompli
sur la mer hiatus jamais desserti
où brillent nos larmes en cicatrice
le chant prodigue de Saint-Pol-Roux
dans l'occident enfin réconcilié
cherche la nouvelle saison du rêve
ardente prière qui se déploie et respire
l'avenir sans ténèbres mortelles
par-dessus les toits de la haine
Bernard BARRAL
(Tous droits récervés SNAC)
(1) Bernard BARRAL, agrégé de philosophie, professeur dans un lycée de Seine-et-Marne, chargé de cours d'esthétique à l'Université Inter-Ages de Melun (Paris II), donne parfois des conférences, sur Verlaine et Rimbaud notamment, sous la forme singulière de dialogues avec un comédien, Maxime DANIEL. Il est également poète, comme on l'a vu. Son intérêt pour l'oeuvre de Saint-Pol-Roux date d'un séjour à Camaret, en 2003, et de l'émotion qu'il ressentit en découvrant les ruines du Manoir de Coecilian.

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