lundi 10 novembre 2008

Revue des Revues

J'aime les revues ; de préférence les pas bien grandes qui tirent à pas trop d'exemplaires, les confidentielles, les pointues, les qui nous disent pas ce qu'on sait déjà, les qui se fichent du sujet d'actualité et qui, partant, sont sur-actuelles, qui surprennent, qui ne me bailleront pas contre mon abonnement une énième recension du Goncourt nouveau ou un énième plus un portrait en creux, portrait en fuite, portrait en ermythe de Michel Houellebecq... Bref, j'aurais adoré flâner, à la recherche de la livraison rare et précieuse, dans l'espace des Blancs-Manteaux (Paris IV), lorsque ce dernier accueillait l'annuel salon des revues il y a quelques semaines. Mais ce me fut impossible. Las ! Aussi me consolerai-je en présentant, trop vite, les derniers numéros de quelques-unes de ces petites revues de début de millénaire, qui offrent bien des points communs avec celles, combien prestigieuses, des siècles dernier et avant-dernier, où se joua l'essentiel.

A tout seigneur... je veux introduire d'abord sur ce blog, pour la première fois, ici é là, revue de la maison de la poésie de Saint-Quentin-en-Yvelines, qui en est à son neuvième numéro. Je ne la connaissais pas et je dois avouer que je ne m'attendais pas à recevoir une publication si réussie. Le format en est peu commun, étant deux fois plus haut que large, mais il ne nuit en rien à la lecture. Bien au contraire, l'intelligence de la maquette, le papier glacé mettent parfaitement en valeur les poèmes et les articles tout en donnant une large place aux illustrations. Et une belle place puisque j'y ai découvert des reproductions d'oeuvres de Meyssoun Siguret, alias Ada, des collages de mosaïques qui sont étonnants, mêlant fragments poétiques, imagerie populaire, religieuse, symbolique, qui font surgir un monde inédit des bris du monde usé. Jacques Fournier consacre un intéressant article à l'artiste, à l'occasion de l'exposition "Mo(t)saïques" visible à la Maison de la Poésie de Saint-Quentin-en-Yvelines du 27 novembre au 19 décembre 2008. Autre qualité de cette jolie revue : le poète Roland Nadaus y parle de Saint-Pol-Roux, de sa rencontre avec le poète, vingt ans après sa mort, par l'intermédiaire de Divine, lui rend hommage :

"Entre-temps j'avais rencontré Divine qui m'ouvrit sa table bretonne avec le grand plateau coulissant et, dessous, des trésors littéraires : courriers, collages, manuscrits, documents signés Gide, Breton, Soupault, Céline, etc. J'obtins (avec difficulté), grâce à Pierre Leyris et à Alain Jouffroy, que Simone Gallimard, directrice du Mercure de France, publiât Les Plus Belles Pages de Saint-Pol-Roux (1966).

Mais l'oubli, malgré la fidélité de quelques-uns dont Raymond Datheil, refit son ouvrage. Heureusement grâce à Rougerie(1) l'oeuvre redevient accessible. Et plus d'un jeune poète serait bien avisé de lire les poèmes en prose du Magnifique : prose inspirée, qui déferle dans une tempête d'images stupéfiantes, de rimes intérieures à en devenir saoul, de sonorités dignes d'un orchestre symphonique et d'un quatuor à la fois, mais aussi d'une modernité à laquelle certaines célébrités actuelles font pâle figure."

Ce sont des lignes enthousiastes, et justes. Et il y a cette mention de lettres de Céline, dont il serait curieux de connaître le contenu, tant on imagine mal quelle discussion put occuper les deux hommes, si dissemblables - mais où sont-elles conservées ? Et il y a, illustrant l'article de Roland Nadaus, cette charmante mise en valeur du premier numéro du Bulletin des Amis de Saint-Pol-Roux. Décidément, Ici é là vaut le détour.


Supérieur Inconnu est une de ces revues dont je serai malheureux de manquer un numéro. Elle s'inscrit dans la tradition surréaliste de la revue exigeante. Sarane Alexandrian, son créateur et directeur, fut l'ami d'André Breton. On oublie trop qu'il y eut un surréalisme après la seconde guerre mondiale, très-riche et tout aussi lucide que le surréalisme de l'après-première guerre mondiale. Et certes s'il y eut, en France, entre 1920 et 1940, Littérature, la Révolution surréaliste, le Surréalisme au Service de la Révolution, Minotaure, etc., il y eut aussi, en ce même pays, entre 1945 et 1972, Medium, Le Surréalisme même, Bief, La Brèche, L'Archibras, Coupure, etc., qui prouvent la vitalité ininterrompue du surréalisme en tant que groupe et que mouvement. Supérieur Inconnu s'inscrit donc dans cette tradition (qui est une tradition de l'avenir) ; et le n°6 est consacré à "la Vie Rêvée", recueillant articles, textes poétiques, illustrations où s'interpénètrent le rêve et la réalité, où, un instant, devient perceptible le point sublime du surréel. Parmi les très-belles réussites de cette livraison, je veux particulièrement citer "Comment j'ai conquis le titre de baron" de Luc Dietrich et ses photographies vertigineuses, la présentation qu'en fait Sarane Alexandrian et l'article que ce dernier consacre à "Joséphin Péladan et le rêve de l'érotisme mystique" ; les récits de rêve du génial Marc Patin ; de Nelly Feuerhahn, "Maurice Henry, dessinateur des droits du rêve" ; l'épistole de Virgile Novarina à son oncle ; "L'Imagerie panique d'Olivier O. Olivier" de Marc Kober ; "Stella" de Guy Ducornet ; et du merveilleux Elie-Charles Flamand, "L'Observatoire de Catherine de Médicis à Paris". Non, tout surréalisme n'est pas perdu.

Cyclocosmia est une nouvelle venue, issue des cérébraux terriers de l'association minuscule. Elle est sous-titrée "revue d'invention et d'observation" ; chaque numéro répond à une tothématique, faite d'un animal-totem (la cyclocosmia, espèce d'araignée), de trois mots-clefs (souterrain, bouclier et toile), d'un dossier consacré à un écrivain essentiel & donc monstrueux (Thomas Pynchon) - entre parenthèses : la tothématique du premier numéro. La création y encadre la critique, et parfois, souvent, la critique y est une autre création, ou une ré-création. Il y a beaucoup de talents dans ce premier numéro, qui s'illustrent jusque dans la réalisation de l'objet-revue avec son agréable papier crême et sa jaquette de couverture noire sérigraphiée qui rend chaque numéro unique. Aux commandes : Antonio Werli, Julien Frantz & Julien Schuh. Ah oui, saviez-vous que l'encre est chargée de désirs, qu'elle peut, après avoir harponné votre oeil, capturer votre pensée, jouer un moment avec elle, puis l'absorber tout entière avant de vous la rendre différente ? Vous ne le saviez pas ? Prenez garde alors aux rayonnements arachnéens des graphies d'Antonio Werli, et à la toile qu'ils tissent dans Cyclocosmia, première du nom : elle est de lumière noire.

J'ai déjà eu l'occasion de dire tout le bien que je pensais du Grognard dans un précédent billet. Ce dernier numéro m'a paru plus philosophique, plus grave peut-être aussi ; mais il faudrait le relire ailleurs que dans un wagon battu par la pluie. Car après tout, il y a "le Zazou de Zanzibar" et cette "contingence" de Stéphane Beau : "Le plus simple, pour juger de la valeur réelle d'une personne, reste encore de la mettre en colère" ; et les philosophes du Grognard, pessimistes ou pas, sont comme les poètes, des individus en colère. C'est un ton qui me plaît ; et même si, sur le fond, je ne suis pas toujours d'accord avec tout ce qui se dit, en colère. C'est le cas, par exemple, de l'article "La pornographie ou l'oeil crevé" d'Ygor Yanka qui oppose érotisme et pornographie, face cachée et face visible d'une vieille lune. Certes, il s'agit d'une critique de la télévision et de la publicité, et in fine de la société, mais cette opposition, pour moi, ne joue plus depuis longtemps. Sade érotique ? Pierre Louÿs érotique ? Non, Sade pornographe, Pierre Louÿs pornographe, et tous deux : poètes. Et poètes parce qu'imposant leurs images outrées, violentes, sexuées, aux lecteurs ; on me dira : oui mais un livre, ça se ferme ; et je répondrai : et la télé, ça s'éteint. On comprendra que je ne sois pas d'accord avec Ygor Yanka lorsqu'il affirme qu' "il y a plus de réelle pornographie dans un seul spot publicitaire que dans toute l'oeuvre de Sade". C'est réduire de beaucoup la portée d'une oeuvre dont on ne ressort pas indemne, et augmenter d'autant celle d'une pub pour un yaourt. Puis, étymologiquement, un ouvrage, composé des récits de quatre mère-maquerelles, comme les Cent vingt journées de Sodome ou l'école du libertinage, n'est il pas tout bonnement pornographique ?

Si Le Grognard grogne, défendant l'essentiel, Amer, revue finissante, aboie et mord. Je ne crois pas que Ian Geay se soit posé la question du choix entre érotisme et pornographie ; en quelque sorte, les quatre principes inscrits sur la quatrième de couverture le devancent : "1° l'homme est une bête méchante et stupide - 2° la justice est une infamie - 3° l'amour est une cochonnerie - 4° Dieu est une chimère..." Cette deuxième livraison, dite seconde décharge, est tout entière consacrée à la domesticité ; on y croise, au bras d'impertinentes soubrettes, les ombres tutélaires et maîtresses de Mirbeau, Mac Nab, Sacher Masoch, Jules Jouy, Gourmont, Lorrain, Hugues Le Roux, Rachilde, aux côtés de celles de Ian Geay, dont il faut lire l'excellent "le chourinage et son abîme", de Stéphane Beau, beau grognard, qui donne une recension de la réédition du Bovarysme, une moderne philosophie de l'illusion de Georges Palante, de Marie-Laure Dagoit, de Peter Singer, d'Emily S. Apter et de Lolita M'Gouni. De cette dernière, j'extrais quelques lignes de "Méchante" qui est un texte poétique d'une grande force :
"Je suis une blatte, une araignée, une mante religieuse.
Je suis une malice et je m'engouffre dans le coeur des hommes moelleux.
Et je m'engouffre, et je les presse, et je les tire, et je les tords, et puis, et puis je les use, et puis je les saigne, et puis je les vide.
Je suis la malice, je m'approprie et je bouffe mes amours naissantes, fraîches, humides, à peine entrouvertes.
Par les petites fentes, par les plus infimes opercules, je renverse, je place, je déconstruis et je grignote.
Tranquillement."
On l'aura saisi. Amer est une revue déchirante.

Christian Buat a consacré le deuxième numéro de SCRIPSI, bulletin des amateurs de Remy de Gourmont, "aux 3 satyres normands : Charles-Théophile Féret, Remy & Jean de Gourmont". Elle est triplement opportune cette livraison, puisque, comme chacun sait, nous célébrons, cette année, les cent-cinquante ans de Remy de Gourmont, et que, comme tous ne le savent pas, Féret aurait eu le même âge que son compatriote s'il n'était mort, comme Jean, l'autre Gourmont, il y a tout juste quatre-vingts ans. C'est sous le double signe du bocage et de la poésie que se produisit la rencontre entre l'auteur des Faunesses et des Satyres bouquins et les deux frères de la rue des Saints-Pères. Féret, en effet, commit en 1903 une Anthologie des poètes normands contemporains, dont Remy de Gourmont critiquera l'incomplétude dans la Weekly critical review, lui reprochant notamment l'absence de son mentor du lycée de Coutances, Paul Blier. Qu'à cela ne tienne, Féret qui n'était ni susceptible, ni rancunier, demandera à Gourmont d'écrire la notice sur Paul Blier, qui figurera cette fois dans l'Anthologie critique des poètes normands de 1900 à 1920 ; Gourmont adressa une lettre au compilateur pour s'excuser de ne pouvoir rédiger l'article demandé ; Féret donna la lettre en guise de notice. Et Remy mort, c'est Jean qui fit le compte rendu du nouveau florilège dans le Mercure de France du 1er décembre 1920. Ils sont intéressants ces articles sur les deux anthologies, qui posent la question de la normanité des poètes y recueillis. "Je me permettrai d'examiner (...) si, par hasard, annonce Remy, ces poètes normands ne seraient pas tout bonnement des poètes, ni plus ni moins que Francis Jammes né à Orthez sous un nom de forme anglaise, ou le flamand Maeterlinck, ou le Parisien François Coppée ?". Question importante, récurrente depuis Mme de Staël, mais à laquelle il est bien difficile de répondre avec certitude. Remy, bien sûr, figura dans les deux volumes de 1903 & 1920 ; sa section fut considérablement augmentée dans le dernier, preuve de l'importance que l'auteur de la Physique de l'amour avait acquise et de l'admirative fidélité de Charles-Théophile Féret. Ce dernier participera, d'ailleurs, très-activement, avec Jean, aux festivités gourmontines de Coutances des 23 & 24 septembre 1922 ; il en est largement question dans les six cartes inédites de Jean à Féret reproduites à la fin de ce beau numéro de SCRIPSI. Au cours de ces fêtes fut inauguré le buste de Remy. Féret y récita un long poème dont j'extrais ce quatrain, qui conclura très à propos cette courte recension :
"Adieu, Gourmont ! Dans la langue tu vis encor,
Que timbra ton écu d'empreinte impérissable,
Toi qui portais d'argent au beau croissant de sable,
Le chef de gueules, que chargent trois roses d'or.
"

Je ne pouvais terminer ce trop long billet sans accorder une mention toute spéciale à L'OEIL BLEU, petite revue de 64 pages, tirant à 150 exemplaires et qui entame avec ce n°7 sa troisième année. J'ai tardé à m'y abonner, moins par mauvaise volonté que par étourderie chronique, ayant été régulièrement averti par le site des Amateurs de Remy de Gourmont de la parution et du sommaire de chacune des livraisons. Je me suis finalement décidé, et grand bien m'en a pris, car c'est une petite revue d'excellence. Elle est spécialisée dans la littérature du XIXe et du premier XXe siècles et se compose, essentiellement, d'études hautement documentées et de textes rares, inédits ou oubliés. Depuis le n°4, chaque livraison propose la bibliographie d'une petite revue qui s'y trouve citée. Des notices ont été consacrées à : Le Coup de Feu (1885-1889), L'Art Social (1891-1896), Poème et Drame (1912-1914) et La Revue anarchiste (1893). Il est très-fréquent de sauter quelques pages d'une revue, quelque article ou texte dont le contenu ou la forme ne parvient à nous retenir. Eh bien j'ai lu le septième numéro de L'OEIL BLEU de la première à la dernière page, avec le même intérêt, la même curiosité, la même agréable impression d'en apprendre toujours plus sur une période qui aimante mon esprit depuis une dizaine d'années. Qu'on juge déjà au sommaire : "Jules Tellier, poète saturnien", par l'excellent Henri Bordillon, suivi de "M. Paul Verlaine et de Poèmes choisis" de l'auteur de Nos Poètes, une extraordinaire étude de Nicolas Leroux sur "Adolphe Retté et les rafles d'anarchistes de 1894" où l'on apprend que l'auteur des XIII Idylles diaboliques gagna ses galons d'anarchiste grâce à quelques galons de vin trop vite ingurgités - c'est bougrement bien renseigné : Nicolas Leroux a épluché les archives de la police et les journaux d'époque ; et c'est bougrement bien raconté - ; Henri Bordillon présente ensuite et annote "trois lettres inédites d'Alfred Jarry" (à Emile Strauss, Rachilde, Victor Lemasle), puis rétablit quelques vérités sur Le Prisonnier de la planète Mars fraîchement réédité chez Terre de brume, avec une préface fautive ; enfin : la bibliographie des revues. J'ai trouvé ce numéro de L'OEIL BLEU tellement bien fait que je me suis empressé d'en commander les précédents numéros. Il y a là des merveilles : "Un zéphyr à l'Abbaye : Lucien Linard (1881-1914)" qui fut le typographe en chef des ouvriers-poètes de Créteil, dont Nicolas Leroux nous relate l'existence romanesque, des notes sur Jean Dayros, des poèmes du trop méconnu G.-Albert Aurier, une lettre inédite d'Adophe Retté, les "Souvenirs des temps d'anarchie" d'Auguste Linert, des nouvelles de Gustave Le Rouge, dont la présence est si prégnante dans la revue, etc. Résumons-nous : c'est une magnifique revue, et indispensable. La preuve ? on y a cité Saint-Pol-Roux dès les premières pages du premier numéro ; c'était dans un article que Gustave Le Rouge consacra à "Alfred Vallette et ses amis" dans le Monde illustré à la mort du directeur du Mercure de France. Le Rouge jugeait : "Saint-Pol-Roux, le magnifique, superbe poète trop peu connu du public". C'était en 1935.


Ouvrez l'oeil, et le bon. Lisez L'OEIL BLEU.

(1) Je profite de l'occasion qui m'est donnée indirectement par l'hommage de Roland Nadaus à René Rougerie pour rectifier une erreur naïve - et rétrospectivement grossière - introduite dans un ancien billet que je consacrai à l'éditeur. J'y laissais entendre que René Rougerie fut poète et auteur de vers dès 1928 ; il n'en est rien. Je fus abusé par une troublante homonymie.

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Nota/Appel à contributions : Le troisième numéro, "La Bibliothèque de Saint-Pol-Roux", du Bulletin des Amis de Saint-Pol-Roux, s'ouvre aux collaborations. Pour pallier l'impression fatale de catalogue, seront insérées dans la livraison des contributions sur les thèmes suivants : "Saint-Pol-Roux & le/un livre", "Saint-Pol-Roux & la bibliophile/le(s) papier(s)", "Saint-Pol-Roux lecteur/et la lecture", "Saint-Pol-Roux dédicataire", autour donc du livre comme objet et comme notion (mallarméenne, entre autres) ; autour de la lecture, comme activité et pratique individuelles, privées, et comme réception pouvant donner lieu à une production critique. Pour une question matérielle, les articles ne devront pas dépasser les 6000 signes, espaces compris. Toutes les formes, narratives, poétiques, critiques ou graphiques sont acceptées.

Les propositions (titre provisoire ou définitif, résumé en deux ou trois phrases) sont à envoyer, avant le 15 novembre 2008, à harcoland@gmail.com. Le n°3 devant paraître aux alentours de noël, les contributions seront à adresser avant le 10 décembre 2008. Pour plus d'informations ou de détails, envoyez-moi un courriel à : harcoland@gmail.com.

1 commentaire:

Antonio Werli a dit…

Merci pour la recension de Cyclocosmia, et surtout pour les mots concernant les Graphies... ça me touche énormément.