mercredi 8 juillet 2009

Vient de paraître : EMILE BOISSIER, Anthologie poétique.

Le nom d'Emile Boissier ne paraîtra pas inouï au visiteur fidèle du blog Han Ryner ou des Féeries Intérieures. Trois billets lui furent déjà consacrés ici (1, 2, 3) et au moins autant là (1, 2, 3). Faut dire que l'oeuvre et la vie de ce beau et rare poète nantais ne nous laissent pas indifférent. Aussi est-ce une sorte d'événement que la parution de cette Anthologie poétique, réunie à force de recherches, de passion et d'obstination par le seul Jean-Pierre Fleury, qui lui a ajouté d'imposantes préface et postface, et d'utiles notes. J'aurai bien évidemment l'occasion d'y revenir prochainement, lorsque j'en aurai achevé la lecture. Contentons-nous, pour l'heure, de la présentation de l'éditeur.

EMILE BOISSIER, CET INCONNU
Emile Boissier, poète nantais (1870-1905), est complètement oublié dans sa ville de naissance et de mort.
Mais ce même Boissier a su séduire Jean-Pierre Fleury (né en 1951), qui a consacré des années à étudier la vie de toute une contrée de gens humbles, fiers et droits : la Grande Brière, pays perdu de la Basse-Loire de marécageuse histoire, et ses Briérons. Une région proche en mystères des limbes vaporeuses d'un Boissier.
Quelques originaux, amoureux des arts passés et de l'Art vrai et frais, commencent à le faire revivre. Trop bon, trop discret, trop aimant, trop naïf, trop idéaliste notre poète. Il n'a pas suffi qu'il servît de nègres à quelques industriels de l'écriture, ni qu'il fût humble et sincère ami de Han Ryner l'Anarcho, de Saint-Pol-Roux le Magnifique, de Mérodack-Jeaneau le Fauve. Il n'a pas suffi non plus qu'il accompagnât si discrètement les derniers temps de Paul Verlaine, ou qu'il apparût à ses contemporains comme l'un des maîtres tardifs du Symbolisme, à l'égal d'un Albert Samain. Emile Boissier est mort au Panthéon des braves de la Poésie généreuse, idéaliste et pérenne. Pas même reconnu petit-maître. Au Panthéon des laissés-pour-compte, où l'on retrouve pêle-mêle une myriade d'étincelants artistes de l'écriture - oubliés, bannis, phagocytés : Laurent Tailhade, Paul-Jean Toulet, Charles-Louis Philippe, Renée Vivien, Hugues Rebell, et enfin le maître ès styles Léon Bloy, le génial et inclassable entrepreneur en démolitions. Et tant et tant d'autres malheureux torturés d'art, furieusement artistes, d'oeuvre courte, mais cruciale. La plupart ont disparu, souvent jeunes, dans la misère, le suicide, ou pour les moins chanceux lors de la sinistre boucherie de 14-18.
EMILE BOISSIER - Anthologie poétique - choix des textes, préface, postface, notes et bibliographie de Jean-Pierre Fleury - Casa Cărţii de Ştiinţă, Roumanie, 2009 (304 pages). Ouvrage tiré à 200 exemplaires.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

En effet... Manque d'attention impardonnable de ma part... Très jolie et louable initiative, que cette réédition !

Monsieur N

Mikaël Lugan a dit…

Et vous êtes illico pardonné. Après tout, nous ne sommes pas nombreux à avoir rendu un peu de v/lisibité au bon Emile Boissier. Or, vous en êtes depuis l'entoilement de ces VISIONS emmi la PORTE OUVERTE (http://blog.francetv.fr/laporteouverte/).