vendredi 2 janvier 2009

L'Académie Mallarmé : premières manifestations - et un petit jeu-concours...

Pour exister, notre poétique aéropage dut se montrer et donner de ses membres à diverses manifestations & célébrations ; bref, il fallait commencer par s'agiter, ce qui, naturellement, ne déplaisait pas à nos échotiers du Figaro, les André Billy et autres Alguazils. Voici donc quelques coupures de presse qui nous donnent une idée de ce que fut l'agenda de la vaillante Académie, au cours de ses premiers mois d'existence.

29 mai 1937
La jeune Académie Mallarmé brûle de faire parler d'elle et d'affirmer sa vitalité. C'est de son âge. il faut donc lui pardonner d'avoir accordé son patronage à une entreprise dont le titre avait pourtant de quoi la faire reculer : les Olympiades de la Poésie. Cela donne le frisson.

Ces Olympiades consisteront en une série de galas destinés à faire connaître au grand public la poésie de tous les pays. On nous fait entrevoir que les plus grands poètes et les plus grands artistes des cinq parties du monde y participeront. Ce serait magnifique. Il est à craindre, hélas ! que la réalité ne soit moins belle. Attendons.
André Billy.
On attendit. Et on n'en parla plus.

1er juin 1937
"Au calendrier des lettres"
Le cinquantenaire de la mort de Jules Laforgue : les membres de l'Académie Mallarmé le commémoreront en se rendant, dimanche prochain, à 16h. 45, au cimetière de Bagneux, sur la tombe du poète.
Les Alguazils.
5 juin 1937
"Le Souvenir des Poètes"
La commémoration du cinquantenaire de la mort de Jules Laforgue aura lieu demain, à 16h. 45 au cimetière de Bagneux sur la tombe du poète.

En voici le programme : allocution de M. Edouard Dujardin au nom de l'Académie Mallarmé ; poème de M. Francis Vielé-Griffin en l'honneur de Jules Laforgue, lu par M. Paul Fort ; discours de M. André Salmon ; discours de M. André Delacour au nom de la Société des Gens de Lettres ; lecture de poèmes de Jules Laforgue par Mme Jeanne Sully et M. Fernand Ledoux, de la Comédie-Française, et M. Jean Sarment.
12 juin 1937
"Le Tombeau du Poète"
Les membres de la nouvelle Académie Mallarmé qui s'en sont allés, l'autre dimanche, à Bagneux fleurir la tombe de Jules Laforgue y ont trouvé un tertre très humble, avec une croix noire sur laquelle ces mots étaient écrits : Sépulture Laforgue...
Guermantes.
28 septembre 1937
"L'Académie Mallarmé à l'Exposition"
L'Académie Mallarmé, la jeune Académie de Poésie, fraîchement entrée dans la carrière et dont on a vu les pas hésitants, occupera aujourd'hui à 5 heures au Studio des Champs-Elysées, 13 avenue Montaigne, la scène des Mardis littéraires de l'Exposition.

M. Edouard Dujardin, secrétaire de la Compagnie créée sous l'égide de Mallarmé, dira ce qu'elle est, ce qu'elle veut être, comment elle est née du symbolisme, etc... M. Jacques Copeau dira des poèmes de Paul Valéry, Paul Fort, Charles Vildrac, Valéry Larbaud, Léon-Paul Fargue, etc...
Les Alguazils.
Certes, voilà des débuts bien timides, mais pouvait-elle plus, cette imperturbablement jeune académie, dont certains de ses membres, - Saint-Pol-Roux, Mockel, Maeterlinck -, vivaient loin, relativement, de Paris, et qui n'avait pas le sou pour fonder le prix espéré qui permît de créer l'événement attendu autour de son nom ? Puis, il lui manquait encore deux poètes pour être complète. Mais lesquels ? Une récompense à qui, le premier, donnera, en commentaire, le nom des deux futurs élus mallarméens. Faites vos jeux, et vite, car il sera question des prochaines élections dans les billets de début de semaine.

(A suivre...)

2 commentaires:

tomblands a dit…

S'agit-il de Jean Cocteau et Jacques Audiberti ?

Anonyme a dit…

Cher ami, c'est avec mes meilleurs voeux que je viens répéter le nom de Jean Cocteau et proposer, rougissant, celui de Gérard d'Houville.
Tandis qu'on les honorait, pas si loin avaient lieu les obsèques, certainement désertées, de Robert de la Vaissière, qu'un camion renversa. La poésie, qu'elle soit symboliste ou fantaisiste, est quelquefois dans de si simples contrastes.