jeudi 21 août 2008

La chance ne sourit pas toujours : Augier vs Saint-Pol-Roux (mince, l'entrefilet)

Alors que je mets la dernière main au prochain numéro du BULLETIN des AMIS de SAINT-POL-ROUX, je ne veux pas en oublier le blog, trop délaissé ces dernières semaines. Et quelle meilleure manière qu'un coup de gueule pour renouer avec la toile ?

Il y a sur internet bien des outils fabuleux, des sites fort utiles aux chercheurs et curieux. Il y en a un, que je visite régulièrement, qui donne accès à une collection abondante de journaux anciens ; il suffit d'entrer un mot-clé dans le moteur de recherche rapide du site, par exemple : Saint-Pol-Roux, et une liste des périodiques disponibles contenant les mots "saint", "pol" et "roux" dans leur descriptif, s'affiche. Abonné au service d'alerte, je reçois, il y a moins d'une semaine, un courriel m'indiquant qu'un nouveau numéro de journal présente le mot-clé "Saint-Pol-Roux" ; il s'agit du Strapontin, revue satirique du Théâtre de la Politique et du Palais, du 4 avril 1917, dont j'ignore tout - ce qui pique vivement ma curiosité, d'autant qu'ordinairement les descriptifs servant de notices aux numéros ne sont rien autre que leurs sommaires. Je m'empresse donc d'acquérir ce Strapontin, qui m'arrive hier. Je défais le très-soigné emballage, j'ouvre délicatement le journal et découvre que... le libraire s'est contenté de recopier les noms cités en première page pour corser le descriptif du numéro, annonçant fièrement : La critique / Critique dramatique / Une explication - Les Lionnes Pauvres à la Comédie-Française - L'Aventurier à l'Odéon - A propos du Grand Guignol / M. Saint-Georges de Bouhélier / Paul Claudel / Saint-Pol Roux / Augier". Car, si les deux premières pages renferment bien la "critique dramatique" de Giboyer donnant une "explication" et des opinions sur Les Lionnes Pauvres d'Augier, L'Aventurier de Capus et le Grand Guignol, les noms de Bouhélier, Claudel et Saint-Pol-Roux n'apparaissent quant à eux que dans le passage consacré à la pièce d'Augier, dont le bon Giboyer fait l'éloge :
"A propos de la reprise des Lionnes pauvres et de l'entrée de cet ouvrage à la Comédie-Française, nous avons entendu, une fois de plus, les raisonnements imbéciles, chers à certains journalistes, dont la principale fonction paraît consister à dire pis que pendre des oeuvres du passé. Selon ces plumitifs affligeants, nous devrions subir, rue de Richelieu, des Paul Claudel ou des Saint-Pol Roux ! Merci ! Très peu ! J'aime mieux Augier, malgré son "immense platitude" découverte jadis par le père de M. Saint-Georges de Bouhélier - et découverte par lui seul !

Augier, reconnaissons-le, n'eut jamais le génie de l'auteur de l'Otage ou de celui de La Dame à la Faulx. Augier eut simplement un immense talent d'auteur dramatique et il écrivit des ouvrages dont les uns resteront au répertoire courant de nos théâtres, - tels l'Aventurière et le Gendre de M. Poirier, - dont les autres y seront repris à tour de rôle, ou, pour mieux dire, à tour de pièce. Cette fois, les Lionnes pauvres ont amené le bon numéro !"
J'interromps l'éloge. Le gentil Augier n'en mérite pas plus, et le site dont je parle pas davantage de publicité. D'ailleurs, j'en tais le nom, tiens !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ah ces princes en us ...!