Qui ne connaît pas Laurent Tailhade a tort. Il est parmi ces rares auteurs qu'on ne lit pas sans joie, de cette joie, physique, que l'on éprouve immanquablement, lorsque - soudain - dans un ciel de nuit caniculaire s'abat la première foudre. Laurent Tailhade (1854-1919) fut anarchiste, et ce qualificatif suffirait à définir aussi bien sa vie que son oeuvre. Le poète de la claire tour fit, de la liberté individuelle, son combat. Ses poèmes, satiriques ou élégiaques, restent formellement parnassiens, mais la violence et l'outrance des premiers, et la force suggestive des seconds, le désignent comme un contemporain capital des symbolistes. Saint-Pol-Roux le considérait comme un maître. Il en subit, dans ses premières années, l'influence. Il n'en est pas question sur le site de Gilles Picq : Les Commérages de Tybalt. Peu de textes de Tailhade lui-même y figurent - nombre de ses ouvrages étant déjà numérisés sur Gallica. Mais c'est un site de spécialiste et de passionné et l'on y trouve bien d'autres informations intéressantes pour l'amateur de la fin de siècle et de la Belle Epoque : une bibliographie et une table des poèmes de Tailhade, avec leur contexte de parution; des documents rares parmi lesquels le texte de la protestation contre la condamnation du poète en 1901, prononcée suite à son article du Libertaire, "le Triomphe de la Domesticité" - la signature de Saint-Pol-Roux y figure -; deux pages consacrées aux Gendelettres, la première biographique et illustrée (Barrucand, Jules Bois, Deschamps, Fénéon, Maurevert, de Max, Rachilde, etc.), la seconde iconographique (collaborateurs de Lutèce, une réunion au Mercure de France, etc.); et, mine précieuse pour le chercheur, un dépouillement de nombreuses revues de l'époque, avec, précisée pour chacune, la liste des contributeurs. Pour conclure simplement : une escale obligée.Beaucoup des billets qui paraîtront sur ce blog seront consacrés au poète Saint-Pol-Roux, à son oeuvre, à ses contemporains et à leur actualité vivante. Leur seul objet - donc - la poésie.
samedi 13 octobre 2007
Deux anarchistes sur la toile : Laurent TAILHADE & Han RYNER
Qui ne connaît pas Laurent Tailhade a tort. Il est parmi ces rares auteurs qu'on ne lit pas sans joie, de cette joie, physique, que l'on éprouve immanquablement, lorsque - soudain - dans un ciel de nuit caniculaire s'abat la première foudre. Laurent Tailhade (1854-1919) fut anarchiste, et ce qualificatif suffirait à définir aussi bien sa vie que son oeuvre. Le poète de la claire tour fit, de la liberté individuelle, son combat. Ses poèmes, satiriques ou élégiaques, restent formellement parnassiens, mais la violence et l'outrance des premiers, et la force suggestive des seconds, le désignent comme un contemporain capital des symbolistes. Saint-Pol-Roux le considérait comme un maître. Il en subit, dans ses premières années, l'influence. Il n'en est pas question sur le site de Gilles Picq : Les Commérages de Tybalt. Peu de textes de Tailhade lui-même y figurent - nombre de ses ouvrages étant déjà numérisés sur Gallica. Mais c'est un site de spécialiste et de passionné et l'on y trouve bien d'autres informations intéressantes pour l'amateur de la fin de siècle et de la Belle Epoque : une bibliographie et une table des poèmes de Tailhade, avec leur contexte de parution; des documents rares parmi lesquels le texte de la protestation contre la condamnation du poète en 1901, prononcée suite à son article du Libertaire, "le Triomphe de la Domesticité" - la signature de Saint-Pol-Roux y figure -; deux pages consacrées aux Gendelettres, la première biographique et illustrée (Barrucand, Jules Bois, Deschamps, Fénéon, Maurevert, de Max, Rachilde, etc.), la seconde iconographique (collaborateurs de Lutèce, une réunion au Mercure de France, etc.); et, mine précieuse pour le chercheur, un dépouillement de nombreuses revues de l'époque, avec, précisée pour chacune, la liste des contributeurs. Pour conclure simplement : une escale obligée.
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1 commentaire:
Il est assez amusant, cher SPiRitus, que vous associez dans un même billet les noms de Laurent Tailhade et de Han Ryner, puisque, bien qu'ils aient été tous deux libertaires et antimilitaristes, ces deux ennemis du mufle ne pouvaient pas se sentir !
Aux Partisans, Ryner critiqua Tailhade dans un article féroce mais non sans nuance, article repris et augmenté dans Prostitués. Tailhade lui en garda toujours rancune, et Ryner ne chercha jamais non plus l'apaisement. On aura l'occasion d'y revenir dans le blog Han Ryner.
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