mercredi 8 février 2012

De notre ami Bernard Barral : petit compte rendu de la carte blanche d'Emilie Prevosteau dédiée à Saint-Pol-Roux

Le mois de janvier m'a quelque peu éloigné du blog, et c'est avec un fort retard que je donne à lire aux visiteurs fidèles le texte que notre ami Bernard Barral a eu la gentillesse de me communiquer. Je n'avais malheureusement pas pu assister à la carte blanche qu’Émilie Prevosteau dédia au Magnifique lors de deux séances, les 21 et 23 décembre derniers, à la Comédie Française. Mais la Société des Amis de Saint-Pol-Roux y fut bellement représentée. Et je reçus, dans les heures et les jours qui suivirent, plusieurs échos enthousiastes qui, tous, saluaient l'initiative de la jeune comédienne et de sa troupe réunie pour faire vibrer le Verbe idéoréaliste dans la maison de Molière. Je suis convaincu que Saint-Pol-Roux, fatalement, y sera joué un jour prochain - et quand j'écris "Saint-Pol-Roux" il faut lire, bien évidemment, sa Dame à la Faulx. C'est une question de temps. Nul doute, en outre, que cette carte blanche réussie en aura accéléré l'avènement.
« Les voix actives de ces êtres unis pour vous offrir un bouquet de paroles »
(Au bout du monde)
Il y a d’abord le montage judicieux, par Émilie Prévosteau, des textes de Saint-Pol-Roux, depuis le murmure des ravaudeurs de paroles qui enfle comme la marée, se dissocie peu à peu du bavardage des spectateurs, et qui finit par s’imposer, jusqu’à la polyphonie finale des voix des interprètes. Et c’est bien le Verbe du poète, pour nous encore inouï, que nous entendons et qui littéralement s’incarne pendant cinquante-cinq minutes, selon les modulations de chaque comédien. Quelques naïvetés certes mais, comme dirait le Magnifique, celles de gravures coloriées trouvées dans des cahiers d’écoliers. Des pointes d’humour et surtout de beaux moments d’émotion.

On ne peut que féliciter et remercier Romain Dutheil, Guillaume Mika, Cécile Morelle, Samuel Roger et Julien Romelard d’avoir inventé, grâce à Émilie Prévosteau, un projet novateur et d’avoir retrouvé le sens profond de l’acte poétique avec une touchante fraîcheur.
Bernard BARRAL.
 Tous droits réservés pour le texte - Bernard Barral
Photographies de Colin Guillemant (tous droits réservés)

Aucun commentaire: