On se souvient peut-être de la série d'entretiens que je donnai - sur la base d'un questionnaire unique - ici même au cours des mois d'avril et mai. J'avais envoyé, par courrier, un exemplaire dudit questionnaire à quelques personnalités ; certaines m'ont répondu, d'autres ont promis de le faire. J'entoilerai leurs réponses à l'envie, longtemps après qu'elles me seront parvenues ou illico.
Le courrier de Claude Merlin, l'excellent comédien et l'audacieux metteur en scène du Fumier, m'arriva début juin. C'est donc avec un considérable retard que je remercie son auteur et que je le reproduis enfin :
"J'aurais du mal à répondre point par point à votre questionnaire. Je suis loin, à cette heure, d'avoir lu toute l'oeuvre de Saint-Pol-Roux. Je me suis essentiellement attaché à son théâtre et à ses écrits sur le théâtre. Je réponds en vrac : c'est dans mes années de lycée (vers la fin des années cinquante) que j'ai entendu ou lu le nom de Saint-Pol-Roux. A l'époque, sa notoriété était encore assez établie. Comme je me suis intéressé assez jeune aux surréalistes, j'ai eu forcément connaissance de son rôle.Je ne me suis mis à lire pour de bon qu'après la réédition de son oeuvre par Rougerie en commençant, comme j'ai dit, par le théâtre. Très impressionné par le Fumier, j'ai décidé de le monter.J'ai poursuivi par les textes-manifestes (La Répoétique, etc...), puis les Reposoirs de la Procession.Ses idées sur le théâtre me paraissent très actuelles. Il a inventé une dramaturgie qui ne devait rien aux conventions de son époque. Et si sa poésie en retient certains tics (ce qui est bien pardonnable), elle demeure un prodigieux vin de vigueur.J'aimerais terminer ce trop bref courrier par une citation du Fumier, mais je n'ai que trop l'embarras du choix pour décider."
Voilà un jugement qui m'enchante...
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